Nous nous étions quittés il y a quelques semaines dans le désert de Wahiba. Je vous raconte aujourd’hui la suite de mon voyage à Oman, sous la forme d’un carnet de bord qui vous emmènera sur la route du Djebel Akhdar, jusqu’à la petite ville de Sayq, perchée à plus de 2500 mètres d’altitude.
12h45, dans les rues de Bidiya
Je tourne depuis 20 minutes dans les ruelles de Bidiya, à la recherche d’un restaurant où déjeuner. Encore une ville où je ne trouve rien, il n’y a que des maisons claires, éparpillées dans la campagne. Je croise un homme sur le bord de la route, à qui je demande mon chemin. Il monte avec moi pour me conduire au bord de la nationale et m’indique un boui boui qui paraît fermé. Je m’y arrête le temps de déjeuner d’un poulet tikka (encore).
13h30, au supermarché
Je traine dans les allées sombres d’un petit magasin à la recherche d’eau et de jus de fruits. Il me faut aussi un adaptateur pour pouvoir recharger mon téléphone, je ne veux plus me retrouver sans batterie au milieu de nulle part. J’ai sorti ma carte routière que je mets sous le nez d’un omanais passant par là. Je cherche une petite route qui rejoint al-Mudaybi, en évitant les grands axes. Mais l’homme ne semble pas comprendre pourquoi je veux passer par là. « Prenez la nationale me dit-il, vous gagnerez beaucoup de temps ! » Tant pis, je la trouverai par moi-même.
14h26
J’ai pris au hasard un chemin qui filait vers l’est, pensant rouler dans la bonne direction. Mais il n’y a aucune indication, exceptés des panneaux prévenant de la présence de chameaux. Ils sont effectivement nombreux à brouter sur le bord de la route. Mon 4×4 au file au milieu de nulle part, impression de far west. Plaines désolées parsemées d’arbres à l’allure rachitique, qui peinent à décoller du sol. Quelques 4×4 déboulent à toute vitesse, sur des chemins de terre au milieu des champs. Soudain la route s’arrête nette, plus rien sauf une piste. Un panonceau indique une propriété privée, m’interdisant de continuer ma route, je dois faire demi-tour.
15h00
J’ai dû me résoudre à emprunter la nationale, pour continuer ma route et espérer arriver à Sayq avant la nuit. Sihem m’avait prévenu dès le premier jour. « Oman est un grand chantier, des routes se construisent, d’autres disparaissent, ta carte et le GPS ne serviront à rien. Mieux vaut demander ! » Je ne parviens pas rattraper l’embranchement qui mène à Lizq, me voilà engager sur une autoroute toute neuve qui file vers Bidbid. Et mon foutu GPS ne fait que brailler, faites demi-tour dès que possible. Oui mais là, je ne peux pas !
16h00
Je traverse une plaine assez aride. Il y a de petites palmeraies un peu partout, comme des oasis. J’ai encore croisé deux chameaux qui courraient le long de la route. Partout des collines rocailleuses en forme de pyramide, qui rendent le paysage assez étrange. Je me sens encore un peu perdu, assez désorienté et pourtant je devrais avoir l’habitude, mais rien n’y fait.
16h35
Je suis enfin arrivé à Birkat Mawz, dernière étape de plaine avant d’attaquer l’ascension du Djebel Akhdar. La ville ressemble à un immense jardin de palmiers, au milieu duquel j’aperçois de petites maisons en pierre, alors que la route aborde un large virage qui descend vers le centre de la ville. Je me suis arrêté dans une petite sandwicherie près du parking du fort, histoire de manger quelque chose avant de reprendre la direction de Sayq.
17h00 : route du Djebel Akhdar
J’ai passé le checkpoint de police et la route du Djebel Akhdar commence à monter dangereusement, dessinant des lacets resserrés à travers la montagne. Partout d’immenses panneaux rouges mettent en garde contre les dangers de cette route. Le 4×4 peine à dépasser les 40 km/h et avance péniblement, forçant jusqu’à faire rugir le moteur.
17h30
Je n’avais jamais vu pareille route auparavant. Je viens de traverser une large vallée asséchée et me retrouve maintenant aux pieds d’immenses montagnes arides. Après une bonne demi-heure de route, j’atteins un premier somment, au niveau d’un petit plateau où stationnent quelques véhicules. Je passe à proximité d’un village minuscule qui doit compter une dizaine de maisons qui paraissent aussi grises que la roche. Les ouvriers sont encore à l’oeuvre sur les bords de la route qui n’est pas encore tout à fait terminée.
18h00
Il fait quasiment nuit noire maintenant alors que je pénètre enfin dans un village qui semble habité. J’abaisse ma vitre pour demander ma route à deux jeunes passant par là. Fort heureusement je ne me suis pas tromper à l’embranchement, quelques kilomètres plus bas. Il me reste encore quelques minutes à conduire avant de rejoindre l’hôtel Sahab. Sayq est située à plus de 2500 mètres d’altitude, mais je n’ai absolument pas l’impression d’être monté aussi haut. J’étais tellement obnubilé par la conduite de mon engin et par le soleil qui déclinait, que j’ai à peine fait attention aux paysages qui m’entouraient.
19h00
Il fait frais, je profite de la terrasse pour boire un Coca et écrire le compte-rendu des derniers jours dans mon carnet.
21h30 : au restaurant
Je dîne seul d’un riz à la thaïlandaise, dans l’immense restaurant de l’hôtel. Je feuillette le livre Oman Off Road, c’est un peu la bible de road-trippeur à Oman. Je tombe sur le chapitre traitant du Wadi Damm. Je crois que je vais y aller.
23h30
Je suis épuisé et pourtant je ne parviens pas à dormir, j’ai trop d’idées dans la tête, trop de sentiments qui m’assaillent. J’ai besoin d’évacuer, mais je n’ai personne à qui parler. Je crois que je vais m’enregistrer sur mon dictaphone, çela m’aidera à passer le temps.
0h07 : épuisé dans mon lit
Je fini par éteindre la lumière mais je garde encore les yeux ouverts un moment, à cogiter dans mon immense lit à baldaquin. Ce soir je ne me sens pas à l’aise…
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En 4×4 sur la route du Djebel Akhdar
Nous nous étions quittés il y a quelques semaines dans le désert de Wahiba. Je vous raconte aujourd’hui la suite de mon voyage à Oman, sous la forme d’un carnet de bord qui vous emmènera sur la route du Djebel Akhdar, jusqu’à la petite ville de Sayq, perchée à plus de 2500 mètres d’altitude.
12h45, dans les rues de Bidiya
Je tourne depuis 20 minutes dans les ruelles de Bidiya, à la recherche d’un restaurant où déjeuner. Encore une ville où je ne trouve rien, il n’y a que des maisons claires, éparpillées dans la campagne. Je croise un homme sur le bord de la route, à qui je demande mon chemin. Il monte avec moi pour me conduire au bord de la nationale et m’indique un boui boui qui paraît fermé. Je m’y arrête le temps de déjeuner d’un poulet tikka (encore).
13h30, au supermarché
Je traine dans les allées sombres d’un petit magasin à la recherche d’eau et de jus de fruits. Il me faut aussi un adaptateur pour pouvoir recharger mon téléphone, je ne veux plus me retrouver sans batterie au milieu de nulle part. J’ai sorti ma carte routière que je mets sous le nez d’un omanais passant par là. Je cherche une petite route qui rejoint al-Mudaybi, en évitant les grands axes. Mais l’homme ne semble pas comprendre pourquoi je veux passer par là. « Prenez la nationale me dit-il, vous gagnerez beaucoup de temps ! » Tant pis, je la trouverai par moi-même.
14h26
J’ai pris au hasard un chemin qui filait vers l’est, pensant rouler dans la bonne direction. Mais il n’y a aucune indication, exceptés des panneaux prévenant de la présence de chameaux. Ils sont effectivement nombreux à brouter sur le bord de la route. Mon 4×4 au file au milieu de nulle part, impression de far west. Plaines désolées parsemées d’arbres à l’allure rachitique, qui peinent à décoller du sol. Quelques 4×4 déboulent à toute vitesse, sur des chemins de terre au milieu des champs. Soudain la route s’arrête nette, plus rien sauf une piste. Un panonceau indique une propriété privée, m’interdisant de continuer ma route, je dois faire demi-tour.
15h00
J’ai dû me résoudre à emprunter la nationale, pour continuer ma route et espérer arriver à Sayq avant la nuit. Sihem m’avait prévenu dès le premier jour. « Oman est un grand chantier, des routes se construisent, d’autres disparaissent, ta carte et le GPS ne serviront à rien. Mieux vaut demander ! » Je ne parviens pas rattraper l’embranchement qui mène à Lizq, me voilà engager sur une autoroute toute neuve qui file vers Bidbid. Et mon foutu GPS ne fait que brailler, faites demi-tour dès que possible. Oui mais là, je ne peux pas !
16h00
Je traverse une plaine assez aride. Il y a de petites palmeraies un peu partout, comme des oasis. J’ai encore croisé deux chameaux qui courraient le long de la route. Partout des collines rocailleuses en forme de pyramide, qui rendent le paysage assez étrange. Je me sens encore un peu perdu, assez désorienté et pourtant je devrais avoir l’habitude, mais rien n’y fait.
16h35
Je suis enfin arrivé à Birkat Mawz, dernière étape de plaine avant d’attaquer l’ascension du Djebel Akhdar. La ville ressemble à un immense jardin de palmiers, au milieu duquel j’aperçois de petites maisons en pierre, alors que la route aborde un large virage qui descend vers le centre de la ville. Je me suis arrêté dans une petite sandwicherie près du parking du fort, histoire de manger quelque chose avant de reprendre la direction de Sayq.
17h00 : route du Djebel Akhdar
J’ai passé le checkpoint de police et la route du Djebel Akhdar commence à monter dangereusement, dessinant des lacets resserrés à travers la montagne. Partout d’immenses panneaux rouges mettent en garde contre les dangers de cette route. Le 4×4 peine à dépasser les 40 km/h et avance péniblement, forçant jusqu’à faire rugir le moteur.
17h30
Je n’avais jamais vu pareille route auparavant. Je viens de traverser une large vallée asséchée et me retrouve maintenant aux pieds d’immenses montagnes arides. Après une bonne demi-heure de route, j’atteins un premier somment, au niveau d’un petit plateau où stationnent quelques véhicules. Je passe à proximité d’un village minuscule qui doit compter une dizaine de maisons qui paraissent aussi grises que la roche. Les ouvriers sont encore à l’oeuvre sur les bords de la route qui n’est pas encore tout à fait terminée.
18h00
Il fait quasiment nuit noire maintenant alors que je pénètre enfin dans un village qui semble habité. J’abaisse ma vitre pour demander ma route à deux jeunes passant par là. Fort heureusement je ne me suis pas tromper à l’embranchement, quelques kilomètres plus bas. Il me reste encore quelques minutes à conduire avant de rejoindre l’hôtel Sahab. Sayq est située à plus de 2500 mètres d’altitude, mais je n’ai absolument pas l’impression d’être monté aussi haut. J’étais tellement obnubilé par la conduite de mon engin et par le soleil qui déclinait, que j’ai à peine fait attention aux paysages qui m’entouraient.
19h00
Il fait frais, je profite de la terrasse pour boire un Coca et écrire le compte-rendu des derniers jours dans mon carnet.
21h30 : au restaurant
Je dîne seul d’un riz à la thaïlandaise, dans l’immense restaurant de l’hôtel. Je feuillette le livre Oman Off Road, c’est un peu la bible de road-trippeur à Oman. Je tombe sur le chapitre traitant du Wadi Damm. Je crois que je vais y aller.
23h30
Je suis épuisé et pourtant je ne parviens pas à dormir, j’ai trop d’idées dans la tête, trop de sentiments qui m’assaillent. J’ai besoin d’évacuer, mais je n’ai personne à qui parler. Je crois que je vais m’enregistrer sur mon dictaphone, çela m’aidera à passer le temps.
0h07 : épuisé dans mon lit
Je fini par éteindre la lumière mais je garde encore les yeux ouverts un moment, à cogiter dans mon immense lit à baldaquin. Ce soir je ne me sens pas à l’aise…
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