Nous quittons Kuala Lumpur pour rejoindre la campagne du Selangor. Vers midi, nous empruntons un train bondé pour Klang, dans la vallée du même nom. Nous sommes surpris de voir que les trains de banlieues possèdent des wagons réservés aux femmes, toutefois beaucoup ne voyagent pas dans ceux-ci. Plusieurs passagers nous observent et s’amusent de nous voir un peu désemparés, ne sachant pas où descendre et essayant de prononcer le nom des gares que le train croise. Une malaisienne d’origine chinoise vient à notre secours en nous apportant son soutien en phonétique et prononciation.
Escale à Klang
A Klang, la vieille ville apparaît comme une petite bourgade de province. Le temps de prendre un verre et nous rejoignons le quartier indien. Cette rue très animée, un peu désordonnée, illustre très bien ce côté kitsch qui existe parfois dans la culture indienne. La grande mosquée bleu ciel qui trône à son entrée donne un certain charme à l’endroit. Klang est l’occasion pour nous de tester la cuisine indienne, et nous ne sommes pas déçus du voyage ! Au menu poulet tandoori et riz sauté. Au niveau épices et surtout piment, je crois que nous avions rarement mangé quelque chose d’aussi fort. Alors qu’Elsa et Brice ont la bouche en feu, moi je n’arrête pas de pleurer. Je crois que j’ai l’air un peu ridicule car le piment me donne le hoquet. Si nous voulions rester discret, c’est raté, tout le restaurant nous a repéré.
Sur le chemin pour la gare routière, je me fais arrêter par plusieurs commerçants intrigués par l’atèle que je porte au bras :
– Monsieur ! Monsieur ! Que vous est-il arrivé ?
Je bafouille, ne trouvant pas les mots en anglais…
– Ma main est cassée… Je nettoyais mon canapé…
Je mime la scène devant l’homme interloqué…
– Vous vous êtes cassé la main ici, en Malaisie ?
– Non, en France, juste avant de partir !
Je ne sais pas vraiment ce qui les motive, sont ils inquiets ou surpris de voir un étranger avec un bras blessé ? Sont-ils juste polis ? En tout cas ce qui est sûr c’est que cela aide vraiment à entrer en contact avec les gens. Au moins un avantage à se trimballer avec une atèle en voyage.
En traversant le pont sur la rivière Klang, la ville moderne se révèle. L’énorme dôme doré de la mosquée Di Raja Sultan Suleiman fait vraiment figure d’ovni au milieu des nombreux immeubles modernes et des routes à triple voies. Nous cherchons désespérément le bus pour Kuala Selangor. Si nous ne trouvons rien à redire de l’hospitalité malaise, il n’en est pas de même quant à la fiabilité de leurs explications. A chaque personne, une indication différente. Rien n’est signalé à la gare routière, des dizaines de bus stationnent partout où ils peuvent. Un peu plus loin, des rabatteurs annoncent les bus au moyen d’un mégaphone. Finalement, c’est sous un pont que nous attend le nôtre, et par bonheur il est climatisé !
Dans le bus pour Kuala Selangor
Sur la route pour Kuala Selangor, les restaurants et les kedai s’enchaînent. A croire que les malais ne s’adonnent qu’à deux activités : manger et faire des courses. On a d’abord cru que « kedai » signifiait « bijouterie ». Et puis en voyant cette inscription au dessus de la boutique d’une station service, on a enfin compris.
En regardant par la fenêtre du bus, nous avons du mal à savoir dans quelle direction nous allons mais surtout où nous sommes. Brice et Elsa me demandent le nom de la ville que nous traversons. Le premier panneau que j’arrive à lire indique « Awas », je crois que c’est ça, on doit être à Awas ! Manque de chance, il y a des panneaux comme celui-ci tout le long de la route ! Nous comprendrons un peu plus tard qu’il signifie « Danger ». Il est temps de se mettre au malais…
A mi parcours, des groupes de jeunes en uniforme montent dans le bus, les jeunes filles portent le baju kurung, l’habit traditionnel des élèves musulmanes. Elles sont couvertes d’un long voile, elles portent une tunique blanche et une jupe longue turquoise, plutôt mystique. L’une d’elles nous observe l’air à la fois intrigué et amusé. Il faut dire que nous sommes les seuls occidentaux de ce bus que d’une manière générale, les touristes doivent être peu nombreux à emprunter.
A notre arrivée à Kuala Selangor, il pleut déjà depuis un moment comme tous les jours à cette heure ci. On a d’ailleurs eu un peu peur car le chauffeur du bus semblait ne pas trouver nécessaire de faire fonctionner les essuie-glaces. Nous cherchons désespérément un taxi dans les rues de cette petite ville délabrée à l’atmosphère vraiment particulière. Des bus jaunes portant l’inscription « bas sekolah » circulent en permanence dans la ville. Je suggère que nous demandions au conducteur où ils vont, Elsa et Brice refusent, ils préfèrent prendre le taxi. Heureusement d’ailleurs car il s’agissait de bus scolaires ! Le jour commence à tomber et nous à croire que nous allons rester coincés ici !
Sur les traces des lucioles du Selangor…
Pour patienter, nous commandons à boire dans un café. Elsa avait une envie d’un milk-shake à la fraise. Elle aura droit à une boisson tout à fait étrange, une sorte de lait fraise au fond duquel flottaient des morceaux de gélatine rouge et vert.
Les propriétaires tiennent apparemment à nous donner un coup de main. Ils nous demandent où nous allons. Notre réponse provoque éclats de rire et cris.
– It’s his place ! Nous dit l’un des serveurs en pointant du doigt son collègue.
Tous commencent à s’agiter sans que nous ne comprenions réellement pourquoi. Le patron passe plusieurs coups de téléphone. Finalement un taxi passant par là et nous dépose à Kampung Bukit Belimbing. Si nous tenions absolument à nous rendre dans ce village perdu, c’est qu’on peut y observer la plus grande des colonies de lucioles au monde.
Pour cette attraction évidemment touristique, nous nous joignons à un groupe de chinois venu dans le cadre d’une excursion organisée. Embarqué dans des petits bateaux à moteur électrique, cette « croisière » reste une expérience tout à fait étonnante. Sur les rives du Sungai Selangor, des milliers de lucioles clignotent de manière parfaitement synchronisée. Il y en a tellement que de loin les arbres semblent scintiller. Au fil de l’eau, cette ballade paisible me berce. En fin de promenade, on essaiera de prendre quelques photographies, mais non, ça ne rend rien ! Dommage, nous garderons ces images pour nous.
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A la recherche des lucioles du Selangor
Nous quittons Kuala Lumpur pour rejoindre la campagne du Selangor. Vers midi, nous empruntons un train bondé pour Klang, dans la vallée du même nom. Nous sommes surpris de voir que les trains de banlieues possèdent des wagons réservés aux femmes, toutefois beaucoup ne voyagent pas dans ceux-ci. Plusieurs passagers nous observent et s’amusent de nous voir un peu désemparés, ne sachant pas où descendre et essayant de prononcer le nom des gares que le train croise. Une malaisienne d’origine chinoise vient à notre secours en nous apportant son soutien en phonétique et prononciation.
Escale à Klang
A Klang, la vieille ville apparaît comme une petite bourgade de province. Le temps de prendre un verre et nous rejoignons le quartier indien. Cette rue très animée, un peu désordonnée, illustre très bien ce côté kitsch qui existe parfois dans la culture indienne. La grande mosquée bleu ciel qui trône à son entrée donne un certain charme à l’endroit. Klang est l’occasion pour nous de tester la cuisine indienne, et nous ne sommes pas déçus du voyage ! Au menu poulet tandoori et riz sauté. Au niveau épices et surtout piment, je crois que nous avions rarement mangé quelque chose d’aussi fort. Alors qu’Elsa et Brice ont la bouche en feu, moi je n’arrête pas de pleurer. Je crois que j’ai l’air un peu ridicule car le piment me donne le hoquet. Si nous voulions rester discret, c’est raté, tout le restaurant nous a repéré.
Sur le chemin pour la gare routière, je me fais arrêter par plusieurs commerçants intrigués par l’atèle que je porte au bras :
– Monsieur ! Monsieur ! Que vous est-il arrivé ?
Je bafouille, ne trouvant pas les mots en anglais…
– Ma main est cassée… Je nettoyais mon canapé…
Je mime la scène devant l’homme interloqué…
– Vous vous êtes cassé la main ici, en Malaisie ?
– Non, en France, juste avant de partir !
Je ne sais pas vraiment ce qui les motive, sont ils inquiets ou surpris de voir un étranger avec un bras blessé ? Sont-ils juste polis ? En tout cas ce qui est sûr c’est que cela aide vraiment à entrer en contact avec les gens. Au moins un avantage à se trimballer avec une atèle en voyage.
En traversant le pont sur la rivière Klang, la ville moderne se révèle. L’énorme dôme doré de la mosquée Di Raja Sultan Suleiman fait vraiment figure d’ovni au milieu des nombreux immeubles modernes et des routes à triple voies. Nous cherchons désespérément le bus pour Kuala Selangor. Si nous ne trouvons rien à redire de l’hospitalité malaise, il n’en est pas de même quant à la fiabilité de leurs explications. A chaque personne, une indication différente. Rien n’est signalé à la gare routière, des dizaines de bus stationnent partout où ils peuvent. Un peu plus loin, des rabatteurs annoncent les bus au moyen d’un mégaphone. Finalement, c’est sous un pont que nous attend le nôtre, et par bonheur il est climatisé !
Dans le bus pour Kuala Selangor
Sur la route pour Kuala Selangor, les restaurants et les kedai s’enchaînent. A croire que les malais ne s’adonnent qu’à deux activités : manger et faire des courses. On a d’abord cru que « kedai » signifiait « bijouterie ». Et puis en voyant cette inscription au dessus de la boutique d’une station service, on a enfin compris.
En regardant par la fenêtre du bus, nous avons du mal à savoir dans quelle direction nous allons mais surtout où nous sommes. Brice et Elsa me demandent le nom de la ville que nous traversons. Le premier panneau que j’arrive à lire indique « Awas », je crois que c’est ça, on doit être à Awas ! Manque de chance, il y a des panneaux comme celui-ci tout le long de la route ! Nous comprendrons un peu plus tard qu’il signifie « Danger ». Il est temps de se mettre au malais…
A mi parcours, des groupes de jeunes en uniforme montent dans le bus, les jeunes filles portent le baju kurung, l’habit traditionnel des élèves musulmanes. Elles sont couvertes d’un long voile, elles portent une tunique blanche et une jupe longue turquoise, plutôt mystique. L’une d’elles nous observe l’air à la fois intrigué et amusé. Il faut dire que nous sommes les seuls occidentaux de ce bus que d’une manière générale, les touristes doivent être peu nombreux à emprunter.
A notre arrivée à Kuala Selangor, il pleut déjà depuis un moment comme tous les jours à cette heure ci. On a d’ailleurs eu un peu peur car le chauffeur du bus semblait ne pas trouver nécessaire de faire fonctionner les essuie-glaces. Nous cherchons désespérément un taxi dans les rues de cette petite ville délabrée à l’atmosphère vraiment particulière. Des bus jaunes portant l’inscription « bas sekolah » circulent en permanence dans la ville. Je suggère que nous demandions au conducteur où ils vont, Elsa et Brice refusent, ils préfèrent prendre le taxi. Heureusement d’ailleurs car il s’agissait de bus scolaires ! Le jour commence à tomber et nous à croire que nous allons rester coincés ici !
Sur les traces des lucioles du Selangor…
Pour patienter, nous commandons à boire dans un café. Elsa avait une envie d’un milk-shake à la fraise. Elle aura droit à une boisson tout à fait étrange, une sorte de lait fraise au fond duquel flottaient des morceaux de gélatine rouge et vert.
Les propriétaires tiennent apparemment à nous donner un coup de main. Ils nous demandent où nous allons. Notre réponse provoque éclats de rire et cris.
– It’s his place ! Nous dit l’un des serveurs en pointant du doigt son collègue.
Tous commencent à s’agiter sans que nous ne comprenions réellement pourquoi. Le patron passe plusieurs coups de téléphone. Finalement un taxi passant par là et nous dépose à Kampung Bukit Belimbing. Si nous tenions absolument à nous rendre dans ce village perdu, c’est qu’on peut y observer la plus grande des colonies de lucioles au monde.
Pour cette attraction évidemment touristique, nous nous joignons à un groupe de chinois venu dans le cadre d’une excursion organisée. Embarqué dans des petits bateaux à moteur électrique, cette « croisière » reste une expérience tout à fait étonnante. Sur les rives du Sungai Selangor, des milliers de lucioles clignotent de manière parfaitement synchronisée. Il y en a tellement que de loin les arbres semblent scintiller. Au fil de l’eau, cette ballade paisible me berce. En fin de promenade, on essaiera de prendre quelques photographies, mais non, ça ne rend rien ! Dommage, nous garderons ces images pour nous.
Cap sur les îles de l’ouest de la Malaisie
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