L’humour est le plus court chemin d’un homme à un autre.
Georges Wolinski
#CourtSéjour est une série d’articles sur des destinations que j’ai visité en moins d’une semaine ou parfois même le temps d’un week-end. Quelques instantanés d’un endroit et parfois mes coups de cœur ou mes conseils si il y a lieu…
Majorque est la plus grande des îles Baléares mais aussi l’une des plus populaires. Elle occupe une position stratégique au cœur de la Méditerranée Occidentale, ce qui lui valut d’être la cible de multiples invasions au court des siècles.
9 août, aéroport international de Barcelone.
Assis sur les sièges trop durs de l’aérogare, nous attendons notre vol Vueling qui doit partir dans moins d’une demi-heure. Toujours la même angoisse, dès que je prends un vol low cost : est-ce que mon bagage cabine va passé dans leur foutu gabarit ? Nous discutons de tout et de rien pour patientez. Plusieurs téléviseurs diffusent le journal télévisé en catalan, évidemment je ne comprends rien, je ne parle pas espagnol, encore moins catalan. Et puis je n’y prête pas trop attention à vrai dire. Mais soudain il y a un flash spécial qui tourne en boucle. 3 bombes ont explosé dans des bars de Palma de Majorque. Aïe ! Et nous on arrive…
L’organisation séparatiste basque armée ETA a de nouveau défié dimanche 9 août le gouvernement espagnol en faisant exploser trois petites bombes dans des commerces de Palma de Majorque, sans faire de victimes. Ces attentats, qui interviennent dix jours après la mort de deux gardes civils sur l’île, sont d’importants coups portés à l’industrie touristique, essentielle à l’économie espagnole.
Le Monde du 9 août 2009
Sur le périphérique, il y a des barrages de police partout, nous roulons au pas pour tenter de rejoindre la route 15 qui file vers Manacor. Nous logeons à Cala Ratjada, à la pointe nord est de l’île. Une horrible station balnéaire comme il en existe par centaines ici. L’appartement est glauque et refoule la marée. Il y a une piscine, mais elle est inutilisable. En même temps à 20 euros la nuit, il ne fallait pas s’attendre à autre chose. Et puis nous ne sommes pas là pour rester à l’hôtel. Le soir, on entend de la musique pop qui hurle dans tous les hôtels-club alentours. Une ambiance bidochon assurée.
Hôtels de luxe à la plage de Formentor
A Majorque, tout le littoral a été littéralement défiguré par un urbanisme anarchique suite au boom touristique que connut cette île dès les années 1960. La côte est malheureusement un enchaînement de stations balnéaires souvent vieillissantes et surchargées d’autant plus que nous sommes quasiment à la mi-août.
Lors du boom touristique des années 1960, les Iles Baléares, première destination actuelle du tourisme international en Espagne, figuraient déjà parmi les pôles d’attraction ibériques.Les Echos, Gaelle Lucas
Dans la foule de Sa Calobra
Le pauvre Barberousse serait bien embêté aujourd’hui, si il avait à retenir quelqu’un en captivité à Sa Calobra. Si cette crique est l’un des lieux les plus sauvages d’Espagne, c’est aussi l’un des plus fréquenté. A cinq cents mètres de la mer, des parkings, une armada d’autobus et plusieurs dizaines de voitures qui tournent désespéramment à la recherche d’une place.
Nous suivons le flot de voyageurs en passant devant tout un tas de boutiques de souvenirs et des restaurants. Nous empruntons un petit chemin côtier entièrement bétonné qui mène vers les bouches du Torrent de Parreis. L’endroit est effectivement magnifique mais bien trop surpeuplé.
Foules misent à part, la route qui mène jusqu’à Sa Calobra est époustouflante. Sur plus de dix kilomètres, les lacets s’enchaînent au beau milieu des falaises de la Tramuntana. Ce sont pour moi parmi les plus beaux paysages de l’île.
Mini road-trip dans la Sierra Tramuntana
Majorque est surtout populaire pour ses plages, et pourtant, la Sierra Tramuntana, une chaine de montagne dont certains sommets dépassent les 1000 mètres d’altitude, occupe près d’un tiers de l’île. Depuis Pollenca, nous remontons la route 10 en direction de Lluc. La route serpente dans une brume incroyable, à 900 mètres, il pleut alors que nous passons devant les immenses portails des nombreux domaines viticoles qui bordent la route.
«Tout ce que le poète et le peintre peuvent rêver, la nature l’a créé en cet endroit», écrivait George Sand. L’histoire est célèbre. Hiver 1838-1839. L’écrivain et son amant Frédéric Chopin visitent Majorque. Le couple s’installe quelques mois au cœur de la chaîne montagneuse de la Serra de Tramuntana, dans la chartreuse de Valldemossa.
Marie-Angelique Ozane, Figaro Magazine
La route est escarpée, elle serpente à travers la brume et monte jusqu’à Lluc dans une vallée encaissée. La ville est le cœur spirituel de l’île et abrite le monastère de Lluc et sa si vénérée Vierge Noire. Nous redescendons en direction de Ciamari, à quarante à l’heure, dans les épingles qui s’enchaînent à l’infini. Pâturages, cultures d’oliviers en terrasse, petites ferms en pierre autour des quelles paissent quelques biquettes. Voilà la plaine, après deux heures de route nous atteignons Inca.
Une petite plage de rêve au Cap de Ses Salines
Nous avons pris la route en direction du sud pour rejoindre Colonia Sant Jordi, mais dans ce coin de l’île, les routes sont toutes petites et les panneaux de signalisation quasi inexistants. Nous essayons de nous repérer avec les cartes de notre guide de voyage. A mi-chemin entre Santanyi et Ses Salines, nous bifurquons par une petite route qui s’apparente plus à un chemin et qui prend la direction du sud vers le cap.
Au niveau du phare, nous suivons un petit sentier côtier qui longe la mer sur environ deux kilomètres. Il n’y a que de la roche, l’eau est limpide, le paysage magnifique. Après vingt minutes, le sentier débouche sur la plage d’Es Caragols, une grande anse bordée de sable dorée, une eau à la couleur d’azur, quelques bateaux au mouillage. Enfin une impression de tranquillité, ce que nous recherchions depuis le début.
Il faut absolument venir à Es Caragols, la plage est paisible, sans constructions aux alentours et quand l’eau est calme comme cet après-midi, c’est un régal. Une très bonne surprise sur la route du retour qui nous ramène à l’aéroport de Palma.
1 Comment
Jenifer DUPONT
20 juin 2016 @ 11:04
Merci pour ces informations très intéressantes ! Un beau résumé de Majorque ! Pour notre dernier voyage en Espagne, nous avions choisi de louer un bateau et naviguer en mer. Mais lorsque l’on veut planifier son itinéraire et les lieux à ne pas manquer à l’avance, il est parfois très difficile de trouver les informations que l’on souhaite ! Lors de cette dernière croisière aux Baléares (4 personnes – 2 couples), nous avons débuté notre périple à Majorque pour nous rendre jusqu’à la célèbre ville d’Ibiza ! La location du bateau avait été effectuée auprès de l’entreprise GlobeSailor, dont nous sommes plutôt satisfaits ! Au plaisir de lire de nouveaux articles aussi enrichissants…