Le Vietnam dans la tête

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Ca y est, le jour du départ est arrivé, enfin ! Des mois qu’on en parle, qu’on prépare. Des rendez-vous pris pour organiser, planifier, réserver. Pour finalement ne toujours pas savoir quoi faire là-bas.

Un jeudi de janvier, quatre heures du matin

Je suis allongé dans mon lit, je tourne et je me retourne encore. Je ne suis pas bien, j’ai le dos qui me tire, je ne trouve pas la bonne position. Je ferme les yeux un moment, j’écoute ma respiration. Quelques secondes, une minute, dix, une heure que j’attends. Je suis sur le dos, les yeux grands ouverts, tout ça tourne dans ma tête comme dans une machine à laver. J’ai le Vietnam dans la tête.

Je me relève et descends sur la pointe des pieds jusqu’au salon. J’allume le téléviseur en prenant soin de baisser le son au minimum. Je zappe sur la chaîne Voyage. Un épisode des Trains de l’Extrême, sur le Vietnam. Voilà qui va bien arranger la sauce. Moi qui voulais m’endormir, me voilà embarqué dans un voyage en train d’Ho Chi Minh à la baie d’Halong. J’en oublie même que je n’arrive pas à dormir, je suis là-bas, captivé par ce que me raconte le reporter.

My Road - Crédit : Michaël Garrigues
My Road – Crédit : Michaël Garrigues
Je crois que j’arrive

Je m’imagine à l’aéroport de Saigon, hagard de ne pas avoir dormi depuis la veille. Épuise par quinze heures de voyage. Nous passons les contrôles douaniers et nous retrouvons sur le parvis de l’aérogare. Que vais-je ressentir à ce moment-là ? Comment sera la lumière ? Les sons ? Les gens ?

Nous partirons dans le delta du Mékong, celui que pour le moment je n’ai que lu, à travers les mots de Marguerite Duras. Sadec, la petite école, le bac. Vision idéale d’une Indochine d’un autre temps. Mais je n’oublie pas Ngo Van, cochinchinois communiste qui quasiment à la même époque est embarqué par les forces françaises pour être enfermé et torturé par le sergent chef Agostini, à la Maison Centrale, rue Lagrandière.

Et la fête du Tèt, que faire ? J’entends tout et son contraire, on me dit que tout est fermé, que les gens sont en famille, puis je vois à la télé les foules à Hanoï, dans la rue, qui crient et dansent sous la lumière des feux d’artifices.

Nha Trang, Hoi An, Hue, Hanoi, Halong, des noms qui résonnent dans les discussions mais qui ne m’évoque que des images de cartes postales, celles que j’ai vu sur internet en lisant les récits d’autres voyageurs. Que vais-je trouver là-bas ? Certains disent que c’est le plus beau voyage de leur vie, d’autres vous racontent que c’était presque l’horreur.

Je ne sais pas quoi penser mais bientôt, je crois que j’arrive.

Vietnam imaginaire

Je me vois sur cette plage au petit matin, avec mon appareil photo, celui que j’ai reçu pour mes trente ans. Je capte une scène, des enfants qui jouent dans le sable, un pêcheur qui dépose le fruit de sa pêche sur le sable. Puis tous s’approchent et me regardent. Ils me parlent mais je ne comprends rien. Je souris, ils rigolent. J’essaie de parler mais je n’y arrive pas, je reste là à les regarder.

Je ne sais pas à quoi m’attendre, dans mon Vietnam pour l’instant, il n’y a que ce petit restaurant de quartier, au coin de la rue près de mon ancien boulot. Le Jasmin, le genre de petit boui-boui dans lequel tu n’aurais même pas l’idée de mettre les pieds si on ne t’en avait pas parler avant. Je m’y régale de leurs soupes et de leur Bo Bun. La salle est exiguë et toujours comble, une dizaine de tables et au moins deux services à chaque repas. Voilà pour le moment ma seule certitude : au Vietnam nous mangerons bien.

On the water - Crédit : Justin Jensen
On the water – Crédit : Justin Jensen
Perdus

J’ouvre le guide du Routard pour la dixième fois et à chaque fois j’ai la même impression. Cela ne m’évoque rien. Je ne comprends pas ce qu’on me raconte, je ne visualise pas. Impossible de me faire une idée, de me projeter dans ce pays. Pourtant l’Asie du Sud je connais, j’y retourne pour la quatrième fois. Je devrais savoir à quoi m’attendre, mais non. Chaque voyage est différent, rien de commun entre Colombo, KL et Bangkok, alors pourquoi là, ça ne serait pas différent.

Nous serons là-bas comme à chaque fois, perdus, émerveillés, agacés de ne rien comprendre peut-être. Malgré tout ce que j’ai lu, ce que j’ai pu voir ou rêver, je l’avoue, en écrivant ces lignes je suis perdu…

J’ai le Vietnam dans la tête.

Les bonsaïs de Saigon >


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2 Comments

  1. maryse gimgembre
    31 mars 2015 @ 7:37

    et la réponse est : HOCHI MINH……………..

    je suis allée au VIETNAM en 2002 et j’ai découvert un pays riches en découvertes et un peuple souriant et accueillant ! très beaux souvenirs.

    Reply

    • Petits Voyageurs
      31 mars 2015 @ 9:34

      Supers souvenirs pour moi aussi mais alors vraiment pas ce à quoi je m’attendais !!! Merci pour la participation, tirage au sort demain à midi !

      Reply

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