« Je vous écris depuis Hoi An où nous séjournons pendant trois jours. Au fil des années, la ville est devenue un gigantesque bric à brac plein de babioles et de souvenirs. Ses rues ont vu débarquer de petits établissements coquets et bien rangés, tout à fait adaptés aux goût des voyageurs étrangers. Il n’empêche que cette petite ville de province n’en reste pas moins assez unique, elle dégage une atmosphère bien particulière. Charmante et charmeuse, Hoi An est tout de jaune vêtue, ses maisonnettes de marchands à un étage me rappellent instantanément certaines shophouses de Penang. Il fait bon s’y promener à vélo en fin d’après-midi, quand les foules commencent à fuir le centre de la ville. Je crois que je l’ai beaucoup aimé, la petite ville d’Hoi An ! »
Road-trip jusqu’à My Son
Ce matin nous sommes partis en scooter pour tenter de rejoindre le site Cham de My Son, à environ cinquante kilomètres de la ville. Nous cherchons par tous les moyens à éviter la route nationale ; car Jocelyn, installé derrière moi, a une peur bleue des deux roues. Il a déjà été difficile de le convaincre de remonter sur un scooter une deuxième fois, alors autant éviter de prendre trop de risques. Déjà dans Hoi An, la circulation est complètement désordonnée, les vietnamiens usent du klaxons à peu près tout le temps, lorsqu’ils doublent, lorsqu’ils tournent, où pour signaler un danger, bref il est quasiment impossible de s’y retrouver. Les véhicules se croisent et se doublent dans l’anarchie la plus totale, avec une priorité aux plus gros d’entre eux, qui ne font pas d’histoires des plus petits.
Nous avons atteint l’embarcadère le long du fleuve, à la sortie de la ville, juste après l’ancien paquebot que l’on a transformé en hôtel-restaurant. Nous avons manqué l’embranchement de la route secondaire et sommes maintenant contraints de suivre la nationale qui grossit irraisonnablement à l’approche de Tra Kieu. Nous nous échappons par de petites ruelles qui s’enfoncent dans la village, jusqu’à rejoindre les rizières. Nous nous arrêtons devant une petite boutique, sorte d’épicerie qui vend aussi des costumes en papier. L’échoppe est installée dans une maison qui tombe lentement en ruine, la terrasse est jonchée de sacs de grains, de briques et de vieilles roues de vélos, mais qu’importe. En quelques minutes, on nous a installé quatre chaises et une petite table au beau milieu du foutoir, juste à l’endroit où pendent les costumes trois pièces en papier.
Le chemin continue en traversant une succession de petits hameaux, maisonnettes en tôle et jardins fleuris de bougainvilliers, de flamboyants et d’hibiscus géants. Nous nous perdons en pleine campagne, soudain à un embranchement, nous tombons sur une petite place au milieu de laquelle trône un arbre plusieurs fois centenaire, autour duquel se sont installées quelques vendeuses de phô, attendant les clients dans la chaleur plombante de midi. Traverser les campagnes du Vietnam en moto fait certainement partie de mes meilleurs souvenirs de voyage. On a l’impression, par moment, de plonger dans la vie du pays, et les paysages sont vraiment magnifiques. Je crois qu’il ne faut pas se priver de ce genre d’escapade en venant à Hoi An. Ici, contrairement à la ville, les gens sont souriants et toujours prêts à rendre service, ils vous interpellent lorsque vous êtes arrêtez sur le bas côté, ils vous indiquent la route quand vous semblez perdus.
A l’entrée de Tan Phong, nous quittons la route principale pour emprunter un chemin qui s’enfonce dans un petit bosquet et serpente à travers les plans d’eau et les rizières. Il débouche sur une petite prairie où paissent une dizaines de vaches, que l’on essaiera d’approcher par tous les moyens, tendant en vain quelques brins d’herbes que les bovins refuseront évidemment.
A My Son
Quelques kilomètres avant My Son, nous nous arrêtons dans une petite guinguette, installée sur le bord de la route. La vieille femme qui s’occupe de l’affaire ne parle pas un mot d’anglais, elle s’empresse de nous apporter un document édité par le ministère de tourisme, sorte de guide de conversation, présenté sous la forme d’un livre d’images. Nous commandons deux thé verts et des cocas frais. Nous arriverons finalement au sanctuaire de My Son sur les coups de quatorze heures, sous une chaleur insupportable. Après avoir déjeuner d’un pho dans le restaurant près de l’entrée, nous démarrons la visite en sens inverse, vers les anciens temples Cham. Le sanctuaire surgit au cœur d’un large cirque, entouré de montagnes verdoyantes. Il ne reste à vrai dire que des ruines de ce site qui devait être magnifique autrefois. En certains endroits, les anciens temples ne sont plus que des tas de pierres, disséminées ça et la dans la prairie. Je reste sans voix devant l’immense cratère laissé par l’une des nombreuses bombes larguées ici par l’armée américaine, pendant la guerre du Vietnam, détruisant au passage quelques-uns des monuments majeurs du site. Quel gâchis ! Aussi beau soit l’endroit, la visite en reste néanmoins pénible, y venir en plein après-midi était un très mauvais choix. Mon front goûte sans discontinuer et nous sommes obligés de faire des pauses à l’ombre environ toutes les dix minutes.
Crevaison sur la route 610
Retour par la route vers Hoi An, aux environs de seize heures. Nous filons à toute vitesse le long de la route 610, lorsque soudain je sens ma moto vaciller, j’entends un bruit étrange provenant de la roue arrière. Le pneu est crevé. Nous voilà bloqués à plus de trente kilomètres de Hoi An, avec la roue arrière complètement à plat. Le pneu est dans un sale état, il est fendu sur quasiment toute sa circonférence. Au téléphone, personne ne répond, nous attendons dans l’angoisse, sans vraiment savoir quoi faire, je crois que j’ai le visage livide. Nous sommes échoués à la sortie d’un petit village dont nous ne connaissons même pas le nom. Maudit scooter et maudite guesthouse qui nous à refourguer une moto pourrie jusqu’à l’os. Le compteur affiche 79000 kilomètres, autant dire que la bécane n’en est plus à son coup d’essai. Brice et Elsa ont rebroussé chemin et font la moue lorsqu’ils voient nos frimousses déconfites sur le bord de la route.
Crevée, foutue, impossible de rentrer avec une roue dans cet état. Un homme, la cinquantaine, marcel rouge, un peu bedonnant, a traversé la route pour voir ce qu’il se passait. Il a regardé l’état du pneu, puis esquisser un signe de la tête, avant de repartir chercher sa fille à la rescousse. « May I help you ? » articule-t-elle avec difficulté. Puis elle répète Hon Da, Hon Da, pointant son doigt en direction d’une enseigne sur le bord de la route. Un petit garage où l’on retrouve un jeune homme aux cheveux noirs, en tongs et t-shirt bleu, qui fait du dépannage juste devant chez lui. Il a juste le strict nécessaire, un gonfleur, une visseuse, quelques outils. Sur le sol gisent déjà de nombreuses chambres à air. Le gars ne parle pas un mot d’anglais, il regarde la bécane et sourit, nous faisant signe de l’a déplacer sous l’auvent. En quelques minutes, il a déjà extrait la chambre à air, qu’il commence à inspecter minutieusement. Il repère une entaille d’environ cinq centimètres. Il nous montre une chambre à air neuve encore emballée. Vas y, change la, pourvu qu’on puisse rouler. Il démonte le pot d’échappement, mais la visseuse ripe sur les vieux boulons. Il faudra dévisser à la main. Même problème pour remonter, le jeune homme fouille dans une vieille boîte de conserve pour trouver de nouveaux boulons. En moins de vingt minutes, la réparation est faite. Le dépannage nous coûtera 100000 dongs, certainement plus que le prix, mais en France, nous aurions facilement déboursé vingt fois plus !
Nous reprenons la route vers Hoi An peu avant la tombée de la nuit, nous arriverons à Phuc Tao une heure plus tard…
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Longue route jusqu’au sanctuaire de My Son
Road-trip jusqu’à My Son
Ce matin nous sommes partis en scooter pour tenter de rejoindre le site Cham de My Son, à environ cinquante kilomètres de la ville. Nous cherchons par tous les moyens à éviter la route nationale ; car Jocelyn, installé derrière moi, a une peur bleue des deux roues. Il a déjà été difficile de le convaincre de remonter sur un scooter une deuxième fois, alors autant éviter de prendre trop de risques. Déjà dans Hoi An, la circulation est complètement désordonnée, les vietnamiens usent du klaxons à peu près tout le temps, lorsqu’ils doublent, lorsqu’ils tournent, où pour signaler un danger, bref il est quasiment impossible de s’y retrouver. Les véhicules se croisent et se doublent dans l’anarchie la plus totale, avec une priorité aux plus gros d’entre eux, qui ne font pas d’histoires des plus petits.
Nous avons atteint l’embarcadère le long du fleuve, à la sortie de la ville, juste après l’ancien paquebot que l’on a transformé en hôtel-restaurant. Nous avons manqué l’embranchement de la route secondaire et sommes maintenant contraints de suivre la nationale qui grossit irraisonnablement à l’approche de Tra Kieu. Nous nous échappons par de petites ruelles qui s’enfoncent dans la village, jusqu’à rejoindre les rizières. Nous nous arrêtons devant une petite boutique, sorte d’épicerie qui vend aussi des costumes en papier. L’échoppe est installée dans une maison qui tombe lentement en ruine, la terrasse est jonchée de sacs de grains, de briques et de vieilles roues de vélos, mais qu’importe. En quelques minutes, on nous a installé quatre chaises et une petite table au beau milieu du foutoir, juste à l’endroit où pendent les costumes trois pièces en papier.
Le chemin continue en traversant une succession de petits hameaux, maisonnettes en tôle et jardins fleuris de bougainvilliers, de flamboyants et d’hibiscus géants. Nous nous perdons en pleine campagne, soudain à un embranchement, nous tombons sur une petite place au milieu de laquelle trône un arbre plusieurs fois centenaire, autour duquel se sont installées quelques vendeuses de phô, attendant les clients dans la chaleur plombante de midi. Traverser les campagnes du Vietnam en moto fait certainement partie de mes meilleurs souvenirs de voyage. On a l’impression, par moment, de plonger dans la vie du pays, et les paysages sont vraiment magnifiques. Je crois qu’il ne faut pas se priver de ce genre d’escapade en venant à Hoi An. Ici, contrairement à la ville, les gens sont souriants et toujours prêts à rendre service, ils vous interpellent lorsque vous êtes arrêtez sur le bas côté, ils vous indiquent la route quand vous semblez perdus.
A l’entrée de Tan Phong, nous quittons la route principale pour emprunter un chemin qui s’enfonce dans un petit bosquet et serpente à travers les plans d’eau et les rizières. Il débouche sur une petite prairie où paissent une dizaines de vaches, que l’on essaiera d’approcher par tous les moyens, tendant en vain quelques brins d’herbes que les bovins refuseront évidemment.
A My Son
Quelques kilomètres avant My Son, nous nous arrêtons dans une petite guinguette, installée sur le bord de la route. La vieille femme qui s’occupe de l’affaire ne parle pas un mot d’anglais, elle s’empresse de nous apporter un document édité par le ministère de tourisme, sorte de guide de conversation, présenté sous la forme d’un livre d’images. Nous commandons deux thé verts et des cocas frais. Nous arriverons finalement au sanctuaire de My Son sur les coups de quatorze heures, sous une chaleur insupportable. Après avoir déjeuner d’un pho dans le restaurant près de l’entrée, nous démarrons la visite en sens inverse, vers les anciens temples Cham. Le sanctuaire surgit au cœur d’un large cirque, entouré de montagnes verdoyantes. Il ne reste à vrai dire que des ruines de ce site qui devait être magnifique autrefois. En certains endroits, les anciens temples ne sont plus que des tas de pierres, disséminées ça et la dans la prairie. Je reste sans voix devant l’immense cratère laissé par l’une des nombreuses bombes larguées ici par l’armée américaine, pendant la guerre du Vietnam, détruisant au passage quelques-uns des monuments majeurs du site. Quel gâchis ! Aussi beau soit l’endroit, la visite en reste néanmoins pénible, y venir en plein après-midi était un très mauvais choix. Mon front goûte sans discontinuer et nous sommes obligés de faire des pauses à l’ombre environ toutes les dix minutes.
Crevaison sur la route 610
Retour par la route vers Hoi An, aux environs de seize heures. Nous filons à toute vitesse le long de la route 610, lorsque soudain je sens ma moto vaciller, j’entends un bruit étrange provenant de la roue arrière. Le pneu est crevé. Nous voilà bloqués à plus de trente kilomètres de Hoi An, avec la roue arrière complètement à plat. Le pneu est dans un sale état, il est fendu sur quasiment toute sa circonférence. Au téléphone, personne ne répond, nous attendons dans l’angoisse, sans vraiment savoir quoi faire, je crois que j’ai le visage livide. Nous sommes échoués à la sortie d’un petit village dont nous ne connaissons même pas le nom. Maudit scooter et maudite guesthouse qui nous à refourguer une moto pourrie jusqu’à l’os. Le compteur affiche 79000 kilomètres, autant dire que la bécane n’en est plus à son coup d’essai. Brice et Elsa ont rebroussé chemin et font la moue lorsqu’ils voient nos frimousses déconfites sur le bord de la route.
Crevée, foutue, impossible de rentrer avec une roue dans cet état. Un homme, la cinquantaine, marcel rouge, un peu bedonnant, a traversé la route pour voir ce qu’il se passait. Il a regardé l’état du pneu, puis esquisser un signe de la tête, avant de repartir chercher sa fille à la rescousse. « May I help you ? » articule-t-elle avec difficulté. Puis elle répète Hon Da, Hon Da, pointant son doigt en direction d’une enseigne sur le bord de la route. Un petit garage où l’on retrouve un jeune homme aux cheveux noirs, en tongs et t-shirt bleu, qui fait du dépannage juste devant chez lui. Il a juste le strict nécessaire, un gonfleur, une visseuse, quelques outils. Sur le sol gisent déjà de nombreuses chambres à air. Le gars ne parle pas un mot d’anglais, il regarde la bécane et sourit, nous faisant signe de l’a déplacer sous l’auvent. En quelques minutes, il a déjà extrait la chambre à air, qu’il commence à inspecter minutieusement. Il repère une entaille d’environ cinq centimètres. Il nous montre une chambre à air neuve encore emballée. Vas y, change la, pourvu qu’on puisse rouler. Il démonte le pot d’échappement, mais la visseuse ripe sur les vieux boulons. Il faudra dévisser à la main. Même problème pour remonter, le jeune homme fouille dans une vieille boîte de conserve pour trouver de nouveaux boulons. En moins de vingt minutes, la réparation est faite. Le dépannage nous coûtera 100000 dongs, certainement plus que le prix, mais en France, nous aurions facilement déboursé vingt fois plus !
Nous reprenons la route vers Hoi An peu avant la tombée de la nuit, nous arriverons à Phuc Tao une heure plus tard…
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