Avec Barcelone en noir et blanc, j’ai choisi de vous présenter la capitale catalane sous un visage inhabituel. C’est un premier essai à la photographie de rue. Ce voyage à Barcelone se rapproche de ma vie au quotidien, dans une ville que je n’ai toujours pas finie de découvrir. Mais c’est également l’occasion d’une réflexion sur ma pratique et d’une envie de vous proposer autre chose sur mon blog.
En ce moment, je me questionne beaucoup sur les images que je partage. Et plus généralement sur la vision du monde que l’on transmet à travers un blog de voyage. Doit-on présenter une photographie pour qu’elle soit likée sur Instagram. Ou bien choisir de partager un regard, un image qui va plus loin que la simple photo, parce qu’elle véhicule un message ou quelque-chose de plus personnel ? L’équilibre est parfois difficile à trouver…
En monochrome dans les rues de Barcelone
De l’Eixample au Raval, de la Ribeira à la Sagrada Familia, Barcelone est un véritable terrain d’exploration pour l’amateur de photographie de rue. Je vous emmène à la découverte de ma ville d’adoption, à travers des scènes de vie, des instants volés ou des petits détails cachés.
Je vous laisse découvrir mon errance en images et on en reparle à la fin de l’article.
Jeux de réflexion et architecture urbaine
AVENUE DIAGONAL | QUARTIER DE POBLENOU
Dans le quartier de Poblenou à Barcelone, le regard du visiteur se laisse happer par les formes cubiques et les perspectives des immeubles contemporains de l’avenue Diagonal. J’aime exercer mon œil dans ce quartier. Chaque coin de rue délivre sa surprise et invite à poser son trépied. En fin de journée, les jeux d’ombres et de lumières sur les façades en verre des immeubles sont une source d’inspiration intarissable.
Battre le pavé
AVENUE GAUDI | QUARTIER DE LA SAGRADA FAMILIA
Battre la pavé, écumer les boutiques, pavoiser en terrasse. Les larges avenues piétonnes de Barcelone sont remplies de monde à n’importe quelle heure de la journée. Plus que des lieux de passage, elles sont de véritables lieux de vie où les barcelonais aiment se retrouver. La rue s’investit d’une manière totalement différente de ce que l’on peut connaitre en France. On y stationne, on s’y rencontre, on refait le monde…
Les lignes du métro
STATION SANT ANTONI | BARCELONE
En attendant la rame, je joue avec les lignes du métro. Accroupi sur le bord du quai, je m’amuse avec les perspectives, au risque de me faire faucher par le train qui entre en station. Le métro fait ici partie du quotidien, comme dans la plupart des capitales du monde. En arrivant à Barcelone, j’ai été frappé par l’animation qui régnait à l’intérieur des wagons. On parle fort, on crie, on rigole et on a le smile (ou presque…).
Melting Pot
PLACE SALVADOR SEGUI | QUARTIER DU RAVAL
Le Raval est un quartier tout en contraste, qui en fait un lieu idéal pour la photographie de rue à Barcelone. Autrefois réputé mal famé, le Raval est aujourd’hui un lieu à la mode où l’on vient faire la fête. Ce quartier cosmopolite attire autant les touristes de passage que les habitants de la ville. On le dit plus authentique que son voisin le Gotico, mais il est surtout plus vivant, plus brut, moins tape à l’œil…
Sans jamais croiser le regard
BARCELONE | QUARTIER DE SANT ANTONI
Chaque fois que je redescends la carrer de Sant Antoni Abat, je suis transpercé par le regard de cette jeune fille, dessinée sur une devanture discrète. Alors que je la photographiais, mon objectif a croisé la route de ce jeune homme, totalement absorbé par son téléphone. Lui n’a pas été interpellé un instant par la force de cette fresque street art. A Barcelone si on avance trop vite, on passe facilement à côté de certains détails qui font la personnalité de la ville.
Le prolongement de la main
BARCELONE | ENTRE DEUX STATIONS
Dans le métro, sur les trottoirs ou dans les cafés, le smartphone semble être devenu le prolongement de notre main. Nos doigts sont attirés comme des aimants pour faire défiler toujours plus d’images. Dès le matin, regarder mon portable est souvent le premier geste de ma journée, avant même de prendre mon petit-déjeuner. Parfois même, il m’arrive de ne penser qu’à lui en attendant cette satanée notification qui ne viendra jamais…
Vous reprendrez bien un caña ?
L’APARTE | QUARTIER DE LA RIBEIRA
A Barcelone, boire une bière au comptoir est un sport national. Hiver comme été, les terrasses sont combles dès le matin et jusque tard dans la nuit. Mais dans les rues de Barcelone, les bars ne sont pas uniquement réservés à la jeunesse. Bien au contraire. On y croise tout autant une bande de potes qui s’échauffent pour la soirée, de jeunes couples avec leurs enfants ou des retraités qui se retrouvent chaque jour pour converser.
Lèche vitrine
BARCELONE | VIA LAEITANA
Une photographie qui n’est plus si jeune. Je l’ai prise un soir avec un vieux smartphone. Cette vitrine m’avait interpellée. Par son originalité et surtout par son message. Quel est-il ? Les lunettes de soleil sont-elles le nouveau gadget fashion des ménagères ? En tout cas, elle a le don d’attirer l’œil. On se sent scruté, épié, incité à rentrer et à repartir avec une nouvelle paire de lunettes. Une de plus que l’on ajoutera à sa collection.
Quand la nature reprend ses droits
BARCELONE | CARRER DE VALENCIA
Dans les rues de Barcelone, on peut rapidement souffrir d’un besoin criant de nature. Il est vrai que le centre-ville manque cruellement d’espaces verts à découvrir. Alors on se raccroche à ce que l’on trouve. Pourtant, à deux pas de la capitale catalane, la nature est bien présente. Il suffit de filer vers Montjuic ou le massif de la Collserola pour découvrir un autre univers et se croire (presque) en pleine campagne.
Faire abstraction…
BARCELONE | EL BORN
Se rapprocher de son sujet, faire abstraction de son environnement, ne garder que l’essentiel. Voilà quelques techniques que j’ai travaillées au cours de cette balade photographique à Barcelone. Pourquoi vouloir toujours montrer les choses dans leur entier ? Pourquoi vouloir faire en permanence la même photo, celle que tout le monde verra et partagera encore et encore sur les réseaux sociaux. Je crois que j’ai envie d’autre chose…
Façades oubliées
ENCANTS | CARRER DE LA INDEPENDENCIA
Au regard de l’actualité des derniers mois, la carrer de la Independencia aurait pu devenir the place to be. Mais elle appartient malheureusement à ces recoins de l’Eixample que le monde semble avoir oublié. Pourtant, au hasard d’une rue, on découvre parfois des pépites d’architecture moderniste. Moins flamboyantes c’est sûr. Plus discrètes aussi. Mais en levant les yeux au milieu des immeubles, il n’est pas rare de tomber sur de belles surprises.
L’empreinte de Barcelone
SOMEWHERE | QUARTIER DE L’EIXAMPLE
El panot de flor, la rose moderniste de Barcelone, colle aux semelles des passants sans même qu’ils ne s’en rendent compte. Ce symbole dessiné par le célèbre architecte catalan Josep Puig i Cadafalch orne la plupart des trottoirs de la ville, comme une empreinte. Le motif se décline aujourd’hui sur tous les supports. On peut ramener son petit carreau de céramique, son mug ou son souvenir estampillé du symbole de la ville.
Images et blog de voyage
L’idée de cette série de photos en noir et blanc de Barcelone est venue d’un petit contest photo Facebook. Vous savez, le genre 7 jours, en noir et blanc, ton quotidien,… Et puis je suis tombé sur un commentaire (écrit par les Globe Blogueurs je crois, ils me corrigeront si je me trompe). Ils s’étonnaient de voir des files d’attente se former, pour aller prendre une photographie dans un spot clairement indiqué par des pancartes.
Pourquoi ce lieu ? Pourquoi faire la queue ? Et pourquoi vouloir cette image en particulier et pas une autre ? Je remarque depuis quelques temps une uniformisation des photographies de voyage. Un autre exemple. Je suis abonné à un hashtag sur Instagram. Il me permet de voir défiler de nombreuses photographies d’Ecosse. En suivant ce fil, je retrouve très souvent les mêmes clichés, pris depuis le même point de vue, par des photographes différents. Alors c’est certainement le meilleur emplacement pour prendre cette photo. Mais au final, on se retrouve avec une quantité innombrables d’images qui racontent sans arrêt la même histoire.
En tout cas, j’espère que ce reportage à Barcelone vous aura plu. Merci à celles et ceux qui m’ont envoyé leurs très chouettes commentaires, en découvrant cette série sur Instagram la semaine dernière. Cela m’encourage à travailler dans ce sens. En attendant, je vous dis à bientôt. Et surtout, n’oubliez pas de commenter en bas de l’article pour enrichir le débat.
5 Comments
Vadrouille et Tambouille
9 mars 2018 @ 7:52
Top comme format d’articles ! Et j’adore les titres que tu as associé à chaque cliché … Bravo
Mitchkq
9 mars 2018 @ 11:54
Je connaissais presque tous les clichés (grâce à instagram) mais réunis ici ils forment un tout très poétique. Je suis fan.
chacha aventurière
9 mars 2018 @ 11:54
Je trouve ton idée génialism
j’adore j’adore j’adore
Mitchka
9 mars 2018 @ 11:59
Et concernant le fait que nous faisons tous les mêmes photos renvoie au fait que nous faisons tous les mêmes voyages. L’important n’est pas le voyage, encore moins la photo, mais la façon que.nous avons de les vivre. D’où le fait que l’ecriture sera toujours plus forte que l’image. … c’est con que plus personne ne prenne le temps de lire par contre
Cecile
10 mars 2018 @ 8:58
C’est sublime et le rendu en noir et blanc est fantastique. Je suis d’accord en effet on voit de plus en plus les même clichés pris aux mêmes endroits. Mais là où la différence se fait c’est lorsque le photographe le vrai cherche d’autres points de vu d’autres clichés et forcement cela fait toute la différence.