Randonnée dans les montagnes d’Oman

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Dans le dernier épisode de mon carnet de voyage à Oman, je vous avais laissé à la tombée de la nuit, dans la chambre que j’occupais à l’hôtel Sahab de Sayq. Je m’étais endormi avec des rêves d’aventures plein la tête à la lecture de l’Oman Off Road. J’avais photographié, griffonné, imaginé un itinéraire hors du bitume, puis dégoté un escapade au bout du monde, qui me conduirait les jours suivants jusqu’à un petit canyon isolé. Mais à dire vrai, je ne suis vraiment aventurier que dans ma tête, dans la réalité c’est parfois plus compliqué. Peu importe, j’irai jusqu’à ce canyon cette semaine, quoi qu’il arrive, c’est un défi que je me lance !

En attendant, je vous emmène avec moi dans une petite randonnée sur le plateau de Sayq, à plus de 3000 mètres d’altitude.

Falaise dans les montagnes d'Oman

Vers huit heures du matin, je prends mon café sur la terrasse de l’hôtel, face au Djebel Akhdar, la plus haute chaîne de montagnes d’Oman. Une succession d’immenses plateaux calcaires presque totalement dépourvus de végétation, surplombant des falaises vertigineuses et des vallées encaissées. De la roche brute et massive, des apics à vous faire perdre la tête, des blocs impressionnants aux arrêtes tranchantes, un décor assez grandiose je dois dire. J’ai vue sur le versant est de la montagne, où j’aperçois une succession de petits villages montagnards, construits sur des terrasses verdoyantes, recouvertes de jardins jouant les équilibristes au bord du vide.

Départ pour Al-Aqur, chaussures aux pieds

Mon itinéraire démarre dans le village d’Al-Aqur, minuscule hameau labyrinthique dans lequel j’arrive presque à me perdre, si petit soit-il. Les ruelles serpentent au milieu des maisonnettes orangées, le passage est parfois tellement étroit que j’ai l’impression de pénétrer dans la cour d’une maison. Mais le village paraît totalement désert, je n’entends guère que le bruit de la bise et celui de l’eau qui dévale les aflajs, pour arroser les vergers en contrebas du village.

A la sortie d’Al Aqur, je découvre enfin le trésor des montagnes d’Oman, qui valut au Djebel Akhdar son surnom de montagne verte. C’est une sorte d’oasis niché au cœur de la désolation, où les cultures semblent pousser comme par magie. Une système ingénieux et complexe de terrasses soutenues par des talus en pierres plates, au milieu des quelles l’eau circule dans un labyrinthe de rigoles qui inondent les terrasses d’eau de source. Vergers, jardins fleuris et champs de canne à sucre, voilà un décor devenu presque inhabituel. Au-dessus de moi, j’aperçois ce qui ressemble à un abris de berger et qui me rappelle les cabanes en pierre sèche dans lesquelles je me cachais enfant, quand j’habitais dans le Midi. Il servait autrefois d’abris au villageois désigné pour surveiller les cultures pendant la nuit.

Cultures en terasses dans les montagnes d'Oman.

Le sentier se transforme en une séries d’escaliers taillés dans la roche, qui dévalent les pentes de la montagne. Je ne me lasse pas de ce paysage qui se dresse tout autour de moi, des parois de pierres grises mises à nu, entaillées de coulures noires ou ocres. Et puis au beau milieu de ce relief accidenté, on trouve une multitude de petits villages, dont certains me paraissent inaccessibles. Dans le font d’une vallée tortueuse semblable à un gouffre, j’aperçois un petit ensemble de maisons. D’en haut on croirait un simple château de sable que l’on aurait abandonné là, au fond de la faille.

Rencontres sur les bords du chemin

Je croise sur mon chemin deux couples de hollandais qui font une pause à l’ombre d’un arbre, cherchant à fuir les rayons du soleil. Je ne m’en étais pas rendu compte, mais la température avait soudain grimpé d’un bon, pour atteindre un niveau comparable à celui de la plaine. Pourtant la nuit avait été extrêmement fraîche. Il parait que durant l’hiver, le plateau de Sayq peut même se recouvrir d’une fine pellicule de neige. Mais ce ne sera pas pour aujourd’hui en tout cas. Nous conversons un moment sur le bord du chemin, je leur raconte mon expérience dans le désert de Wahiba avec des étoiles dans les yeux. Ils reviennent ici pour la quatrième fois, avec toujours le même engouement, la même envie de découvrir le pays. Mon anglais s’améliore de jour en jour, j’ai l’impression de pouvoir m’exprimer sans réfléchir, je ne cherche plus mes mots pendant de longues secondes. En même temps je suis seul et j’avoue que j’arrive à un moment du voyage où j’ai besoin de parler. Les soirées en solitaire sont souvent difficiles, surtout au moment du dîner lorsque je mange seul à ma table.

village ayn akhdar

Me voici au cœur d’un immense verger, au milieu duquel coule habituellement une rivière aujourd’hui asséchée. Cela m’arrange bien car le sentier emprunte son lit sur quelques dizaines de mètres, pour rejoindre l’entrée du village de Ayn. Cet endroit ressemble vraiment à un petit paradis, je n’ai pas d’autre mot pour le décrire. Je ne sais plus vraiment où je suis, j’entends le bruit de l’eau qui coule dans les canaux et juste devant moi, un jardin en fleurs où plusieurs dizaines de papillons multicolores virevoltent d’un arbre à l’autre. Tellement habitué à traverser des déserts de pierres ou de sable, j’avais presque oublié ce qu’était un jardin, un arbre ou même une fleur. Et le vert me paraît tout d’un coup magnifique, tellement plus étincelant qu’à l’habitude.

Je suis coupé dans ma rêverie par la voix d’un jeune homme qui m’interpelle. Il est assis sur un muret avec deux de ses amis. Après les politesses habituelles, il me demande la signification des petits drapeaux tricolores, apposés un peu partout sur les murs de son village. Je le regarde l’air assez intrigué, habituellement les omanais connaissent tout de leur village, voire de leur pays. En fait, il est arrivé ici depuis quelques jours à peine. Il paraît presque étonné lorsque je lui apprends qu’il s’agit du balisage d’un chemin de randonnée. Il est même assez surpris de croiser des occidentaux dans ce coin reculé.

A la fin de la route

Après deux heures de marche, j’atteins le village de Shirayjah. Une succession de petites maisons aux façades jaunes d’or, à l’architecture omanaise typique. Des fenêtres en arche et de minuscules portes en fer forgé, qui selon la richesse du propriétaire sont plus ou moins bien ornées. Certaines sont même recouvertes de dorures et décorées de motifs très fins représentant des feuilles d’arbre ou des fleurs. Les ruelles s’accrochent sur le long de la montagne et s’engouffrent sous le plancher des maisons, qui semblent se soutenir les unes sur les autres.

Le village de Ash Shirayjah à Oman

J’aurais voulu poursuivre plus bas dans la vallée, en direction du Wadi Bani Habib et de ses champs de roses, mais le temps m’en a empêché. Il est presque midi et je dois reprendre la route pour rejoindre Nizwa, l’ancienne capitale d’Oman dont on m’a fait les louanges. J’espère juste qu’on ne m’en refusera pas l’entrée, comme à Wilfried Thesiger lorsqu’il explorait la région dans les années 50…

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1 Comment

  1. Vancassel
    30 octobre 2019 @ 11:55

    Bonjour
    Nous souhaitons partir en couple fin mars pour 10 jours à Oman, devons nous prendre un guide , ou l’organiser nous mêmes sauf pour la nuit dans le désert. Nous souhaitons faire le circuit classique que nous rencontrons sur bcq de blog
    Que nous conseillez vous, les avis sont différents
    Merci de votre retour

    Reply

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