Sur la route de Daï Lanh

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Longue route, coincés dans un mini-van

Essayer de rejoindre Daï Lanh depuis Nha Trang par ses propres moyens est une vraie galère. Personne, non personne n’a été capable de nous renseigner correctement. Quand certains se contentent de nous dire tout simplement que c’est impossible, d’autres passent des coups de téléphone puis farfouillent de longues minutes sur leur ordinateur, pour finalement nous dire tout et son contraire en l’espace de cinq minutes. A croire qu’on ne souhaite pas que qui que ce soit ne se rende dans ce fichu village qui doit certainement être un trou pommé au bord de la mer, comme il en existe beaucoup au Vietnam. Il a certainement été rayé de la carte, rasé par un tsunami et effacé des mémoires, comme une légende qui n’existe plus que dans la bouche des anciens. Nous voici donc à la gare routière en train d’embarquer dans un minibus, sorte de taxi collectif qui dessert toutes les bourgades de la côte jusqu’à Tuy Hoa. Le chauffeur a à peine démarré que je sens déjà que cette histoire n’est pas encore terminée. Tout juste sortis de la ville, nous sommes déjà plus qu’il n’en faut dans ce véhicule vétuste qui zigzague entre les motos, puis tente de se mesurer à un autobus trois fois plus gros que lui. Un fêlé ce conducteur. On a du lui coller la chaussure sur l’accélérateur avec de la glu, ou bien on le fouette dès qu’il n’a plus le pied au plancher. Allez savoir. Son collègue lui hurle à travers le fourgon comme si il s’énervait à la moindre contrariété, il aurait certainement été très efficace sur un étal de marché.

Sur la route de Dai Lanh
Sur la route de Dai Lanh

Les banquettes sont déjà pleine à craquer depuis un bon moment mais le van continue d’embarquer toujours plus de clients. Je vois tout à coup Brice se retrouver écraser au fond de son siège après que deux vietnamiens se soit engouffrer dans l’allée le long de la porte coulissante. Plus tard nous croisons un autre minibus duquel on extrait une sorte de banc que l’on installe illico presto dans le coffre arrière, après avoir soigneusement comprimé tous les bagages dans ce qu’il restait d’espace sous le siège. Le rabatteur est à présent installé à l’arrière et continue à hurler de plus belle, croyant certainement que d’où il est, nous l’entendrons moins bien. Nouvel arrêt pour embarquer une petite mamie à l’arrière, juste à mon niveau, qui mastique bruyamment des graines et des fruits secs juste dans mes oreilles. Et toujours pas de Daï Lanh en vue. Nouvelle pause sur le bord de la route, l’occasion pour une vendeuse ambulante de faire une distribution de sodas et de cacahuètes par les fenêtres de minibus. Impossible ma petite dame, nous sommes complet, j’ai les jambes et les genoux comprimés, la tête collée à la vitre et je meurs de chaud, alors hors de question de s’empiffrer de cochonneries bourrée de sel. Plus de deux heures qu’on roule mais qui m’en paraissent dix et plus la patience de rien, pas même d’écouter Elsa nous raconter ses souvenirs du Bénin. Et la fin du calvaire intervient après trois heures de route, nous voici enfin débarqués sur la plage, au bord de la route de Daï Lanh !

La plage de Dai Lanh
La plage de Dai Lanh

On court au restaurant

Nous attendons le chauffeur envoyé depuis l’île de la Baleine assis à la table d’un restaurant de plage pris d’assaut par les vietnamiens du coin. La plage de Daï Lanh, peut-être la plus belle que j’ai vu au Vietnam. Une immense langue de sable qui occupe toute la baie face à l’île de Hon Nua. Et pourtant elle reste désespérément vide, à part au restaurant où l’animation bat son plein. Les serveuses semblent débordées et courent de table en table, manquant de glisser ou de se percuter. Les assiettes vont et viennent sur les tables à la vitesse de l’éclair, mais toujours rien pour nous. Un groupe de touristes en voyage organisé vient de prendre place juste à côté de nous. Le chauffeur est déjà là, il attend patiemment que nous commencions notre repas, mais il ne vient pas. La jeune serveuse nous a oublié ! Branle-bas de combat, les voici reparties à toutes jambes pour préparer en vitesse notre déjeuner. Nous avalons rapidement une soupe et des nouilles sautées et nous voilà déjà repartis.

Les dunes de Hon Gom
Les dunes de Hon Gom

Sur la presqu’île

Dans un minibus aux vitres tintées nous remontons la presqu’île de Hon Gom en longeant d’immenses dunes de sable semblables à un désert. Sur les bords de la route des détritus et du plastique jonchent le sol autour de maisonnettes aux jardins impeccables. Sur la droite, d’immenses bassins rectangulaires quadrillent la baie sur plusieurs kilomètres. Des moulins tractés par de gros moteur à essence oxygènent l’eau en permanence. Et toujours les dunes qui s’étirent jusqu’à l’horizon, comme un tableau lunaire presque surréaliste. Elles avalent tout, arbres, prairies et maisons, par endroit le sable recouvre même partiellement la route. Au port de Dam Hon Ha, nous embarquons pour l’île de Hong On en empruntant un vieux ponton en bois complètement vermoulu qui menace de s’effondrer jusqu’à plonger dans l’eau. En manœuvrant, le bateau finit d’achever quelques carcasses de barques laisser à l’abandon au bord de l’eau. Au loin on aperçoit les immense cheminées d’une cimenterie qui déchire de leur gris sale le bleu du ciel. A cet endroit la montagne est comme égratignée, laissant à vif d’immenses falaises couleur calcaire. Nous traversons l’ancien port Dayot au milieu des fermes marines où l’on élève à la chaîne langoustes, crevettes et poissons qui finiront dans les marchés de toute la région. En fond de baie se dessinent les montagnes de Han Lon, mystérieusement bleutées, juste devant l’îlot de Hon Do qui paraît minuscule, un peu perdu au milieu de l’eau.

Sur l’île de Hon Ong >

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