Bien avant mon départ à Oman, le Dhofar suscitait chez moi nombre de fantasmes. En pleine lecture de Warda de Sonallah Ibrahim, je suivais les traces d’une guerrière de la rébellion communiste dans les années 1970. Cette étape, je l’attendais avec impatience et franchement, je n’ai pas été déçu. Même si découvrir le Dhofar en 3 jours n’est pas chose aisée, il serait dommage de manquer cette province si différente du nord.
Suivez-moi dans mon Salalah Express, un itinéraire à travers le Dhofar sur la route de l’encens, jusqu’aux frontières du Yémen.
Mes coups de coeur dans la région de Salalah
- un road trip de fou sur la Furious Road
- une escapade verte au Wadi Derbat
- déguster un noix de coco fraîche au coeur des plantations de Salalah
Escale à Salalah, la ville du sud
Ceux qui connaissent le Sri Lanka ne devraient pas être déçus en débarquant à Salalah. Les ressemblances sont frappantes. Ali et Sihem, mes correspondants sur place, m’avaient d’ailleurs confié avoir été un peu déçus en voyageant à Ceylan. Surtout à cause de la grande similitude des paysages et des plages en particulier.
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Les cocotiers et la plage
Lorsque l’on vient de traverser les paysages arides du nord durant deux semaines et que l’on arrive à Salalah, découvrir une végétation tropicale avec des arbres à profusion fait un sacré effet. Suis-je vraiment dans le même pays ? Sur le même continent ? Et bien oui !
Les rivages de Salalah sont recouverts de sable blanc et les eaux de l’océan y sont turquoises. Ici, les plages sont envahies par les familles, spécialement le soir au moment du coucher du soleil. On installe des tables, on jouent aux cartes ou au football, on boit le thé.
En retrait de la mer, les routes traversent des cocoteraies immenses et des plantations de bananiers. Faites une pause en bord de route, dans l’une des nombreuses huttes en bambou où l’on peut déguster un noix de coco fraîche et acheter des fruits.
C’est vrai qu’il flotte ici comme un petit air de Sri Lanka…
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L’ancien port d’Al-Baleed (ou Al-Balid)
Au bord de la plage en direction du nord, se dressent face à la mer les vestiges de la ville ancienne de Zafar. C’était l’un des plus importants comptoirs de l’encens au XIème siècle. Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, ce site mérite une courte halte d’une ou deux heures, pour qui s’intéresse à l’histoire de l’encens dans le pays.
Non loin de l’ancienne ville, le musée Terre d’Encens retrace l’histoire de l’encens dans la région. Mais également tout l’histoire maritime d’Oman. C’est une visite assez intéressante, au cours de laquelle vous pourrez découvrir quelques belles reproductions de dhows.
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Le tombe de Nabi Imran
Le tombeau de Nabi Imran est une petite curiosité locale qui mérite un court détour. D’abord pour les dimensions de la tombe, qui dépassent les trente mètres ! Et ensuite car Nabi Imran ne serait autre que le grand-père de Jésus, selon le Coran. C’est un lieu de pèlerinage pour les pratiquants des trois religions monothéistes. Il y a souvent foule et une tenue correcte sera de rigueur dans ce lieu hautement spirituel.
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Le souk Al-Husn
Venez au souk Al-Husn en fin d’après-midi, peu avant le coucher du soleil. Ce petit marché situé à l’extérieur de la ville aurait presque des allures de quartier abandonné. Et pourtant, il regorge de boutiques et d’échoppes vendant épices, encens et babioles en tout genre. Bien sûr, on y retrouve beaucoup de souvenirs pour les touristes, mais selon Ali, pour acheter de l’encens à un bon prix, c’est un endroit idéal.
Salalah Express : Mughsail et la Furious Road
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Mughsail et les trous du souffleur
En prenant la route vers le sud sur 50 kilomètres, vous arriverez au village de Mughsail. Une petite bourgade quasi déserte avec son immense plage dissimulée entre de hautes falaises blanches. Ces dernières surplombent la mer sur plusieurs dizaines de kilomètres et offrent un panorama exceptionnel sur l’océan. Lorsque les eaux se déchaînent, les vagues d’engouffrent dans la roche par des cavités souterraines et rejaillissent par ce que l’on nomme ici les trous du souffleur. En fonction de la saison, il faut être patient mais si vous voyagez dans la région au moment de la mousson, restez sur vos gardes. Les jets peuvent être très puissants.
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Itinéraire d’enfer sur la Furious Road
Si 3 jours ne suffisent pas pour visiter entièrement le Dhofar, il y a des étapes à ne pas rater et la Furious Road en fait partie. La route de Sarfait file tout droit vers la frontière yéménite, au coeur de la plaine de Salalah et des plantations d’arbres à encens. La Furious Road apparaîtra environ 8 kilomètres au-delà de Mughsail, dans une série de lacets vertigineux sur un dénivelé de plus de mille mètres.
Falaises abruptes et wadis sauvages forment le décor qui vous accompagnera sur cet itinéraire. Il faut compter 1 heure aller-retour depuis Mughsail. Mais je vous laisserai apprécier ce spectacle en photo, qui pour le coup parle mieux que les mots.
Le Wadi Dawka, un voyage sur la route de l’encens
Impossible selon moi de venir en voyage à Oman sans faire un détour par l’un des sites de la Terre de l’Encens. Classé à l’UNESCO, le Wadi Dawka fait partie de ses terres millénaires qui produisent, depuis la nuit des temps, le meilleur encens au monde. Vous êtes certainement au bon endroit pour découvrir la culture du boswellia sacra, l’arbre dont on extrait la sève pour produire l’encens.
Si vous venez après la mousson, vous découvrirez une route spectaculaire qui remonte le long des collines verdoyantes de Salalah, pour vous conduire aux portes du désert. En quelques instants, les paysages se transforment pour ne laisser place qu’à la roche et au sable…
Le Dhofar en 3 jours : une oasis au wadi Derbat
Je vous conseille de voyager dans le Dhofar au mois de septembre, pour découvrir le wadi Derbat après la mousson. Les terres y sont encore gorgées d’eau de pluie et la nature éclate de vert et de jaune. J’ai eu un gros coup de coeur pour le wadi Derbat. Il se trouve à environ une heure de Salalah par la route, en direction de Mirbat.
A travers les montagnes, vous atteindrez les rives du wadi, où l’on élève des chameaux qui paissent tranquillement dans la prairie. Une petite randonnée s’impose dans les environs, mais par contre évitez le tour en barque, c’est un attrape-couillon !
Sur la route entre Salalah et le wadi Derbat, faites un détour par Khor Rori, une baie sublime sur les rives de la mer d’Arabie.
Le Dhofar en pratique
- Pour venir dans le Dhofar depuis Muscat, le plus simple et le plus rapide est de prendre l’avion. Mais si vous avez le temps, le voyage en voiture par la route 31 est assez exceptionnel. Plus de 1000 kilomètres à travers le désert, mais une dizaine d’heures de route.
- Pour vous déplacer, le mieux est de louer une voiture car les transports publics sont quasiment inexistants. Inutile de prendre un 4×4, tous les lieux mentionnés dans cet article sont accessibles en voiture classique.
- La meilleure saison pour voyager dans le Dhofar est assurément la fin de l’été. Fin septembre et début octobre vous permettront de découvrir la région verte.
2 Comments
Wander with Lola
2 février 2018 @ 4:35
Je ne connaissais pas du tout cette région du monde, ça en vaut le détour!
Diane Villemin
17 février 2020 @ 12:34
Bonjour, je cherche un logement pas loin de Salalah. Je n’ai trouvé que des hotels ou des appartement de luxe.