Guide pour 15 jours de road trip sur l’Île de Beauté
Aux pieds des aiguilles de Bavella, j’ai rendu visite à Notre-Dame des Neiges. Au coeur de la Balagne, j’ai découvert mon premier village corse. En remontant la vallée de l’Asco, je suis tombé sur l’une des seules stations de ski de l’île de Beauté. A Bonifacio, la Cité des Falaises m’a littéralement renversé. Découvrez mon voyage d’automne en Corse, une sorte d’échappée insulaire pour tenter de faire durer encore (un peu) l’été. Entre plage et montagne, entre île et village, de l’Au-Delà des Monts aux stations balnéaires du littoral sud, retour sur deux semaines de road trip en Corse.
Que voir en Corse : carnet de route au fil des étapes
J’ai visité la Corse durant 15 jours, au mois de septembre 2018. J’ai choisi (comme beaucoup) de découper mon séjour en deux parties, pour pouvoir explorer une peu de la Haute-Corse et un bout de Corse du Sud. Le nord et le sud sont deux univers bien différents. Si beaucoup préfèrent Bonifacio et ses plages, pour ma part j’ai vraiment été emballé par les paysages du Cap Corse et du Caccia-Ghjunsani. Découvrez les principales étapes de mon road trip à travers l’Île de Beauté.
Monte et les villages de la Castagnicia en automne
Monte est le dernier village de la D10, une route de montagne grimpant sur le versant est de la Castagnicia, petite région située au sud de Bastia. D’ordinaire, presque plus personne ne monte jusqu’ici, sauf à avoir réservé un gîte pour le semaine dans le petit hameau de Filette. Et quand je parle de hameau, je veux dire par là 4 ou 5 maisons de pierre accrochées en file indienne sur une pente raide. Il faut environ 45 minutes de voiture pour rejoindre la plaine, qu’on emprunte la route d’Olmo ou celle encore plus escarpée qui passe par Sorbo-Ocagnano et Penta-di-Casinca. Dans cette région peu visitée, règne une atmosphère assez authentique je dirais. Si tant est que ce qualificatif est encore une réelle signification de nos jours.
La Cap Corse : l’île de Beauté en Miniature
La veille, quatre franciliens résidant dans l’appartement au-dessous du mien m’avaient dit : « Si tu vas au Cap Corse, passe par la D35. Ne prends pas la route principale qui fait la boucle par le nord. Tu verras… ». C’est ainsi que nous avons décidé de suivre ce petit itinéraire de traverse qui grimpe vers l’ermitage de Notre-Dame-des-Neiges. Plus personne ne doit y venir en pèlerinage, vu l’état de la bâtisse. Pourtant ici, le panorama est exceptionnel. A mes pieds, je vois l’étroite route qui serpente à travers la maquis. Vers l’ouest, mon regard plonge dans la Méditerranée, au terme d’une chute vertigineuse au fond d’une vallée verdoyante. Morale de l’histoire : ne pas suivre les routes principales et écouter (parfois mais pas toujours) les conseils des parisiens.
Mon itinéraire de road trip au Cap Corse
J’ai découvert le Cap Corse en suivant un circuit assez classique au départ de Bastia, démarrant l’itinéraire par la côte est avant de basculer à l’ouest pour suivre la trajectoire du soleil. En fin de matinée, je me suis arrêté dans le petit port d’Erbalunga et sa tour génoise postée face à la mer. J’ai poursuivi ma route jusqu’à la marine de Pietracorbara, le temps d’un pique-nique sur le sable. Puis aux environs du village de Meria, j’ai emprunté la départementale 35 (émoticône double coeur qui clignote) pour rejoindre l’ouest du Cap Corse à hauteur de Morsiglia. J’ai alors mis cap au nord pour aller dire bonjour aux vaches de la plage de Barcaggio, avant de redescendre prendre un verre au petit port de Centuri. J’ai enfin roulé vers le sud, dans une course folle contre le soleil, découvrant les splendides falaises de Canari et Nonza, juste avant la nuit.
Le Nebbio et la Balagne : petits villages et plages de rêve
Entre Saint-Florent et Calvi, la Haute-Corse dévoile une infinité de paysages enchanteurs et de plages sauvages qui figurent parmi les plus belles de l’île de Beauté. Celle de l’Ostriconi notamment, cernée par les roches rouges du désert des Agriates, restera l’un des mes meilleurs souvenirs de voyage en Corse. A quelques kilomètres de là, dans les terres, le petit village perché de Lama offre une halte plaisante, un peu à l’écart. J’aime la quiétude qui règne dans cet endroit enclavé sur les flancs de la montagne. Plus au nord dans le Nebbio, Saint-Florent est prise d’assaut. Dommage, car la petite cité balnéaire ne manque pas de cachet. Un bateau nous emmène vers la plage du Lotu, une autre petite merveille du désert des Agriates. Un endroit à découvrir absolument en fin de journée, pour éviter la foule et profiter du coucher de soleil sur la Méditerranée. Sublime !
4 étapes à ne pas manquer en Balagne et dans le Nebbio
La plage de l’Ostriconi
Nichée dans l’anse de Peraiola, cette plage sauvage offre un panorama spectaculaire sur la Méditerranée et les monts de Balagne en arrière plan. Si elle est très touristique et certainement bondée l’été, en automne elle est quasiment déserte. De quoi passer de longues heures à barboter dans l’eau chaude.
Le village de Nonza
Voici l’une des pépites du Cap Corse, un village tout en couleur et en hauteur, surplombant la mer. Malheureusement, un erreur de timing ne m’a laissé l’entrevoir que quelques petites minutes avant que la nuit tombe. Peut-être une des nombreuses bonnes raisons de revenir en Corse…
La plage du Lotu
Avec sa forme de coquillage presque parfaite, la plage du Lotu est l’une des plus séduisantes du Nebbio. Elle est malheureusement particulièrement prisée, car très facilement accessible en bateau depuis le port de Saint-Florent. Mais il suffit d’attendre la fin d’après-midi pour pouvoir en profiter au calme.
Le village de Lama
Perché sur son éperon rocheux, ce village médiéval offre une halte pittoresque à deux pas des plages très prisées de l’Île Rousse. En septembre, il n’y a presque personne dans ce bourg et l’on peut profiter seul de ses ruelles étroites. Entre deux passages voûtés, on découvre de sublime demeures bourgeoises à l’architecture toscane.
Vers le toit de Corse : road trip dans la vallée de l’Asco
Dans les années 1920, des hommes furent assez fous pour tracer une route dans l’étroite et tortueuse vallée de l’Asco. Cette région isolée de Haute-Corse accueille même aujourd’hui l’une des seules stations de ski de l’île, perchée à plus de 1500 mètres aux pieds du Monte Cinto, le toit de la Corse. L’itinéraire débute dans un étroit canyon cerné de hautes montagnes aux parois orangées. Sous la route coule la rivière Asco qui file jusqu’à Ponte-Leccia. Une fois passé le village, elle prend subitement de la hauteur et vous entraîne dans un décor alpin totalement inattendu en Corse. Bientôt se dévoile le massif de Monte Cinto et ses aiguilles de granit fuyant vers les étoiles. Un paysage pur à la beauté brute…
Voyage dans l’extrême sud de la Corse : Bonifacio et les Lavezzi
Bonifacio, la citadelle des falaises, veille sur le détroit qui sépare la Corse de la Sardaigne. Cité imprenable, elle fut colonisée par les génois qui dessinèrent les contours de la ville telle qu’on la connaît aujourd’hui. J’ai embarqué à bord d’un bateau qui fait la navette vers les Lavezzi, un chapelet d’îlots granitiques, dont les rochers aux formes magiques rappellent ceux de Koh Tao ou des Seychelles. Découvrir Bonifacio depuis la mer reste un spectacle sidérant. Je suis sans voix devant l’immensité de ce paysage et ses petites maisons suspendues au bord de la falaise, à la limite de l’équilibre.
Comment se rendre dans l’archipel des Lavezzi ?
Pour rejoindre les îles Lavezzi depuis Bonifacio, j’ai choisi de partir avec la compagnie SPMB. Je n’ai pas trouvé de navette directes sans circuit organisé. J’ai donc embarqué sur un itinéraire d’1h30 avec visite commentée au retour. C’était un peu l’horreur j’avoue, mais pas le choix…
Le billet combiné Îles Lavezzi + itinéraire de la réserve des Bouches de Bonifacio coûte 35 euros aux guichets du port.
Merveilles de Corse du Sud : l’Alta Rocca, de Bavella à l’Ospedale
J’ai quitté le sud balnéaire pour découvrir les hautes contrées de l’Alta Rocca. A Levie, nous avons suivi la route départementale 268 jusqu’à Zonza. Petit café en terrasse dans l’un des bars du village avant de suivre la route qui grimpe en direction du col de Bavella, où veille Notre-Dame-des-Neiges, la Sainte Patronne des lieux. Il est vrai que ce décor a tout d’un cadeau de Dieu. Ici, la magie de la nature s’est surpassée, sculptant la montagne de plusieurs dents acérées, autour desquelles viennent s’enrouler les nuages. Brume mystique et fantastique sur un massif qui l’est tout autant.
3 bonnes raisons de visiter la Corse en automne
Je n’invente rien en vous disant que l’arrière saison est l’une des meilleures périodes pour visiter la Corse. La règle s’applique en général à n’importe quelle destination très touristique.
- Découvrir la Corse en septembre permet de prolonger l’été et de se préparer doucement mais sûrement à entrer dans l’automne ;
- Partir en Corse en automne, c’est aussi pouvoir profiter des paysages, des villages et des plages sans être noyé dans la foule ;
- Enfin, les températures à cette époque de l’année sont beaucoup plus douces qu’en été. C’est idéal pour explorer l’Île de beauté sans trop souffrir de la chaleur. Et en guise de bonus, les belles couleurs de l’automne commencent à faire leur apparition, ce qui rend les paysages encore plus majestueux…
Prendre le ferry pour la Corse : comment ça marche ?
Actuellement, deux compagnies de ferry se disputent le marché des traversées entre la Corse et le continent :
- Corsica Ferries, une compagnie italienne low cost ;
- Corsica Linea, une compagnie corse créée en 2016.
Ces deux transporteurs pratiquent sensiblement les même tarifs pour une traversée aller-retour, avec un prix d’appel à 60 € en fonction de la période de votre voyage en Corse et de la date de réservation des billets. Pour rentrer vers le continent, j’ai voyagé de nuit en cabine avec une voiture. Le trajet aller-retour m’est revenu à 90€.
Les bateaux de Corsica Linea partent de Marseille et desservent Bastia et Ajaccio, Porto-Vecchio, Propriano et l’Île-Rousse. La compagnie italienne affrète des navires depuis les ports de Marseille, Toulon et Nice, à destination de Bastia, Ajaccio, l’Île Rousse et Porto-Vecchio.
Un hébergement testé et approuvé pour votre voyage en Corse
En Haute-Corse, j’ai séjourné dans le très beau gite de montagne de Madame Micaelli à Monte. Elle possède une grande maison en pierre sèche dans le hameau de Filette. Elle est divisé en 3 appartements spacieux loués aux voyageurs. Le mien pouvait accueillir jusqu’à 4 personnes pour un tarif de 320 € la semaine.
3 Comments
Estelle
11 novembre 2018 @ 10:21
Encore un magnifique récit de toi et que dire des photos. Que c’est beau. Les dents rocheuses acérées avec les nuages font beaucoup penser à des paysages des Dolomites. Je ne suis encore jamais allée en Corse, ce n’est pas l’envie qui manque mais l’obligation de prendre mes congés en août ont toujours fait que j’évite la destination à cette période.
Itinera Magica
17 décembre 2018 @ 1:03
Je rêve de découvrir un jour cette région de France. Merci pour cette fabuleuse inspiration… c’est d’une beauté incroyable.
Paul Engel
22 décembre 2018 @ 11:13
Merci à toi pour ce comment ! Oui la Corse est véritablement une île à découvrir…