Mon road trip islandais : l’aventure hivernale
Mon voyage en Islande a commencé bien avant ce jour de février, lorsque je me suis retrouvé plongé en quelques secondes dans la tempête, en plein cœur de la nuit islandaise. Mon histoire avec l’Islande remonte à l’enfance. Elle a débuté avec la passion de ma mère, qui me contait sans relâche toutes les histoires de cette île volcanique isolée, située près du cercle polaire. C’est donc au milieu de l’hiver que j’ai décidé de partir à la découverte cette planète blanche, celle où bouillonnent les volcans sous le regard malicieux des elfes. L’heure est venue de vous raconter ce road trip tout à fait inattendu, agrémenté de quelques conseils pratiques pour organiser votre découverte de l’Islande en hiver.
Road trip givré : itinéraire pour 8 jours en Islande
J’avais de nombreux projets pour ce voyage en Islande. J’imaginais un road trip aux multiples étapes, pensant pouvoir parcourir chaque jour de nombreux kilomètres. Mais du rêve à la réalité, il y a souvent une faille, parfois abyssale. Il faut dire que l’Islande n’avait pas connu pire hiver depuis des années. Certains jours, il est tombé jusqu’à 1m50 de neige, notamment dans la région des fjords de l’ouest.
J’avais prévu de mettre le cap au nord, pour monter jusqu’à Ólafsfjörður. Finalement, mon exploration d’une semaine en Islande se limitera au Cercle d’Or, à quelques étapes dans le sud et à la découverte de la péninsule de Snaefellsnes.
Jour 1 : Blue Lagoon et route vers Selfoss
Jour 2 : Route Numéro 1 jusqu’à Vik
Jour 3 : Cercle d’Or
Jour 4 : Reykjavík
Jour 5 : Stykkishólmur
Jour 6 : Péninsule de Snæfellsnes
Jour 7 : Stykkishólmur dans la tempête
Retour en France
Voyage en Islande : mon carnet d’hiver
Je n’invente rien en vous disant que partir en Islande durant l’hiver est une excellente idée. Il y a une dizaine d’années, à la simple évocation de ce projet, on vous aurait certainement traité d’inconscient. Mais aujourd’hui, tout le monde visite l’île durant la saison froide. Rien d’exceptionnel à priori donc, quoique… Laissez-moi vous raconter quelques anecdotes sur ce road trip glacial et vous allez vite comprendre qu’en Islande, rien ne tient jamais de l’évidence.
N’abusez pas des eaux chaudes islandaises
L’histoire commence dans les eaux sulfureuses du Blue Lagoon. Par 0°C, à la nuit tombante, je me tartine le visage d’argile en sirotant un jus de fruit. Flottant sur le dos, je contemple le ciel, ne prêtant pas attention aux flocons qui tombent abondamment. Pourtant quelques heures plus tôt, nous avions dû rebrousser chemin sur la route du Kleifarvatn, alors recouverte par presque un mètre de neige.
16 heures. Nous quittons Grindavik via la route 427 qui longe la péninsule de Reykjanes par le sud. Nous devons rejoindre la ville de Selfoss, à juste 90 kilomètres de là. La neige tombe abondamment, le blizzard se lève et balaie la route par rafales régulières. On n’y voit presque plus rien. Seules les balises réfléchissantes nous guident encore à travers la tempête. Après plus d’une heure de route, les voitures se font de plus en plus rares. Toujours pas un village à l’horizon. Sur le GPS, nous faisons presque du sur place. Nous arrivons à Selfoss en début de soirée, la route numéro 1 vient d’être fermée. C’est donc cela l’Islande en hiver ?
La Route Numéro 1 : road trip jusqu’à Vik
Itinéraire mythique en Islande, la route numéro 1 m’a littéralement transportée dans un autre univers. J’avais préparé ce voyage en regardant des photographies prises par mes parents, lors d’un séjour estival dans l’île d’Islande. Autant vous dire que j’ai été bien incapable de reconnaître ne serait-ce qu’un seul des endroits qu’ils m’avaient décrits ou que j’avais pu voir en image.
Nous traversons le territoire de Njall entièrement recouvert d’un épais manteau neigeux. En quittant la route circulaire en direction de Gluggafoss, les rayons du soleil percent enfin les nuages, inondant la vallée et les pentes de l’Eyjafjallajökull d’une lumière éblouissante. Un moment de grâce qui restera gravé dans ma rétine à tout jamais… A Vik, à la nuit tombante, je laisse mes yeux dériver le long des plages de sable noir et je contemple les Reynisdrangar qui disparaissent peu à peu dans la nuit.
Elfes versus Cercle d’Or : que sera le plus fort ?
Visiter le Cercle d’Or en plein hiver demande courage, force et obstination. Pourtant le matin à Selfoss, tout allait pour le mieux. Après les fortes chutes de neige de la nuit, le soleil brillait à nouveau. Il faisait même presque chaud, enfin moins glacial disons plutôt.
En Islande, il est très utile d’être rapide, organisé et efficace. Mais surtout, il faut savoir profiter d’une accalmie en optimisant son temps. N’attendez jamais que les conditions soient meilleures… elles le sont rarement. En hiver en Islande, le temps est compté. Les journées défilent à toute vitesse et il faut jongler avec la météo. Entre deux averses de neige, vous pourrez profiter de la cascade de Gullfoss et des fumerolles de Geysir pendant… 20 minutes ! Peut-être 10 en fait. Mais c’est ce qui donne toute son intensité à ce voyage.
Snaefellsnes : bloqués dans la tempête
Nous sommes arrivés à Stykkisholmur un soir de tempête. En plein hiver, Snaefellsnes ressemble au bout du monde. A mesure que la nuit islandaise s’installe au-dessus de la péninsule, la route disparaît dans la neige et le vent. 18 heures au col de Kerlingarskard, on n’y voit plus à deux mètres. Premiers moments d’angoisses, la route sera longue, très longue…
Matinée sous la neige, encore… j’ai décidé de grimper jusqu’au sommet du Mont Helgafel en oubliant de faire mes 3 vœux. Tant pis, dommage que la magie ne fonctionne qu’une seule fois. Quel panorama ! Le mer glacée à perte de vue et la neige sur les toits de Stikkysholmur. Mais la météo se rappelle à moi en une violente bourrasque qui me glace le sang. Je ne sens plus mes pieds ni mes mains. Je me réfugie chez Narfeyrarstofa pour regarder tomber la neige par la fenêtre, en avalant un café extra large. Je songe encore à la journée d’hier, merveilleuse, lorsque la péninsule était baignée par le soleil et où à la faveur d’une nuit claire, je suis parti chasser les aurores au milieu du champ de lave…
Le blizzard s’est encore renforcé, plongeant Snaefellsnes dans la pénombre et le brouillard. Des vents violents balaient sans interruption tout le village. Nuit de tempête et matinée de blocage. Toutes les routes du pays ou presque ont été fermées, les avions annulés, l’île est à l’arrêt. Dans les fjords de l’ouest, on a enregistré des chutes de neige record, jusqu’à 1m50 par endroit. Il faudra patienté encore 3 jours avant de pouvoir rejoindre Paris puis Barcelone en avion.
Islande : guide pratique pour un voyage hivernal
Pour vous aider à préparer votre voyage en Islande, voici quelques conseils pratiques tirés de ma courte expérience sur place. Partir en Islande durant l’hiver nécessite un minimum de préparation en amont et quelques précautions une fois sur place. Il me semble difficile de découvrir cette île en plein mois de février, sans n’avoir rien planifier un peu en avance. Découvrir les pays du cercle polaire pendant la saison hivernale ne s’improvise jamais !
Louer un voiture en Islande : mode d’emploi
Avec le logement, la location d’un véhicule en Islande est souvent le poste de dépense le plus important. Si vous voulez louer un voiture lors de votre voyage, oubliez d’entrée les compagnies internationales type Hertz, Avis, etc. Elles pratiquent des tarifs tout simplement exorbitants qui pourraient peser lourd sur votre budget.
De nombreuses compagnies locales proposent des prix très intéressants avec les mêmes garanties que les loueurs traditionnels. Pour trouver mon 4×4 en Islande, j’ai d’abord utilisé le comparateur de Guide To Iceland pour chercher les prix les plus intéressants. Puis en passant par la compagnie en direct, j’ai trouvé un modèle tout terrain économique à moins de 400 euros la semaine. J’aurais pu payer moins cher en choisissant une citadine, mais j’ai préféré l’option 4×4 pour être plus à l’aise dans la neige.
Routes d’Islande en hiver : quand conduire est un défi
Conduire en Islande durant l’hiver est loin d’être une partie de plaisir. Si je me remémore avec bonheur les paysages grandioses qu’offre la route numéro 1 entre Selfoss et Vik, je n’ai pas oublié les longues heures passées dans la tempête. En Islande, la météo peut changer en moins d’une minute. Au soleil, succède quelques kilomètres plus loin un épisode neigeux intense.
Mais le plus difficile, c’est d’arriver à se repérer lorsque la neige s’abat en rafale sur le route. Dans le blizzard, la visibilité est quasiment nulle et l’asphalte peut disparaître à tout moment. On avance à taton, à 20 km/h. Inutile de se fier aux temps de trajet indiqués sur vos applications mobiles ou autres GPS. Il faut parfois plusieurs heures pour parcourir 50 kilomètres.
Dans la neige, les pneus cloutés permettent de ne pas faire de sortie de route. Enfin ça c’est en théorie. Combien avons nous croisé de voitures abandonnées sur le bas côté… plusieurs chaque jour. En Islande, il faut conduire prudemment et restez souple sur le frein. Pas de gestes brusques, pas d’accélération, tout doit passer en douceur.
Avant de prendre la route en Islande, connectez-vous sur le site Road.is qui vous donne l’état des routes en direct. Une carte interactive vous permet de préparer votre itinéraire et de savoir quelles sont les routes praticables. Des codes couleurs indiquent l’état des chaussées (bon, glissant, verglacé, enneigé, fermé).
Pensez également à consulter la météo chaque matin avant de partir. Et si les conditions sont au rouge, restez chez vous bien au chaud. De trop nombreux voyageurs se sont retrouvés coincés dans la tempête, dans des conditions parfois très dangereuses. Personne n’est invincible !
Prendre l’avion pour l’Islande ou l’art de rester clouer au sol
L’Islande est aujourd’hui accessible en avion depuis toutes les capitales européennes. L’engouement touristique toujours grandissant pour cette île volcanique amène les compagnies à multiplier les rotations et les offres à un rythme étourdissant. Norwegian, Easyjet ou Wow Air (cette compagnie a cessé ses activités suite à la faillite de l’entreprise) chez les low cost, Iceland Air ou Air France chez les régulières, vous n’aurez aucun mal à trouver un vol pour l’Islande, même en hiver.
En choisissant un compagnie à bas prix, vous pouvez vous en tirer pour environ 100 euros A/R par personne, sans bagage et en réservant tôt. Pour les compagnies régulières, les tarifs oscillent généralement entre 150 et 400 euros l’A/R, en fonction de la période de l’année.
L’hiver islandais réserve chaque année son lot de tempêtes, de vents et de brouillards. Qui dit intempéries dit également perturbations importantes du trafic aérien. A l’aéroport de Keflavik, les retards de vols sont fréquents en période hivernale. Ils peuvent atteindre plusieurs heures (attention donc si vous devez attraper une correspondance). Les annulations de vol peuvent également se produire et c’est ce qui m’est arrivé lors de mon voyage en Islande. Je n’ai pu repartir que 72 heures plus tard, en empruntant un vol avec correspondance à Paris. Heureusement que mon assurance de carte bleue a fait le job pour limiter les dégâts. Pensez donc à vérifier votre couverture avant le départ.
Petit interlude pour voir des aurores boréales en Islande
Si vous aussi vous avez choisi de partir en Islande en février, c’est très probablement pour avoir la chance d’apercevoir une aurore boréale dans la nuit islandaise. En voyant déferler chaque année sur les réseaux sociaux toute une nuée de photos d’aurores polaires, je pensais que les apercevoir était une entreprise somme toute assez facile. Il n’en est rien.
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Difficulté numéro 1 : être au bon endroit, au bon moment. On ne peut pas voir d’aurore chaque soir dans toute l’Islande.
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Difficulté numéro 2 : trouver une nuit de ciel clair. Là aussi, en hiver c’est compliqué, ce n’est arrivé qu’une seule fois durant mon séjour en Islande.
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Difficulté numéro 3 : sortir un soir où l’activité solaire est suffisamment importante pour qu’une aurore boréale se produise.
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Difficulté numéro 4 : trouver une soirée où les 3 précédentes conditions sont réunies. Vous voyez le tableau quoi…
Pour vous aider à réaliser votre rêve, vous pouvez consulter des applications mobiles de prévision d’aurores ou vous connecter sur l’excellent groupe Facebook Aurora Hunters Iceland.
Ma bonne adresse pour passer l’hiver islandais au chaud
Dans le petit village de Stykkishólmur, j’ai séjourné dans une guesthouse de rêve, à deux pas du centre du village. La maison d’Ella peut accueillir une dizaine de voyageurs dans des chambres doubles très cosy. Vous avez accès en permanence à un salon confortable et une cuisine toute équipée. Et cerise sur la tarte au citron, il y a un petit jacuzzi dans le jardin ! Parfait après une journée à braver le froid. Comptez environ 75 euros la chambre double.
1 Comment
Noguer
10 octobre 2023 @ 4:42
Bonjour, est il possible d’utiliser une de vos photos pour réaliser un dessin svp?
Merci à vous
Mlle Noguer Mélanie