Arrivée au terminal des bus de Venise sous un brouillard laineux et épais à n’y rien voir à dix mètres. Le ton est donné, j’ai les joues et les mains rougies par le froid. Le vent souffle, longtemps que je ne n’avais pas eu aussi froid. Et là pour le coup, Barcelone est un handicap ! Températures clémentes (presque) toute l’année, brouillard (quasi) inexistant, ça ne marche pas pour le vent.
Première mission de la journée : trouver mon appartement. 1 kilomètre et demi à marcher, ça devrait le faire. Mais personne ne m’avait prévenu que Venise était un labyrinthe fait de ruelles étroites, de canaux, de ponts (tous les mêmes pour compliquer l’histoire), de porches et de passages obscures. J’ai branché le GPS de mon téléphone, mais il semble aussi perdu que moi, me situant tantôt dans l’eau, tantôt sur le toit d’une maison ou encore sur une place qui n’existe pas. Je trouverai finalement ma destination après plus d’une heure de marche.
Illusions et désillusions dans les rues de Venise
Je ne saurais pas vraiment comment décrire Venise, ou plutôt mon ressenti de Venise. C’est le genre de ville que tu crois connaître, parce que tu l’as tellement vue au cinéma, dans les magazines, à la télévision, que la plupart des monuments que tu croises ont un air de déjà vu. Tu as construit quelque chose dans ton imaginaire, une sorte de ville idéale, ville d’eau, de couleurs et de clichés en masse. L’un des premiers endroits que j’ai voulu voir, c’est évidemment la place San Marco (je suis un touriste bien éduqué tu vois). Je la voyais tellement grandiose, majestueuse avec son architecture colossale. A trop rêver les choses tu es parfois déçu (un peu), et ce fut le cas ce jour-là sur la place San Marco.
Mais pour tout te dire, à part cette place que j’avais idéalisée, Venise m’a transporté sur son petit nuage (de brume) pendant les quelques jours où elle m’a accueillie. Perché sur mon altane (petite terrasse typiquement vénitienne), je contemple les toits de Venise en buvant mon expresso. Quelques (rares) rayons de soleil illuminent les tuiles et la rotonde de la basilique Santi Giovanni e Paolo. Je vois la ville en couleur pour la première fois. Mais ça ne durera pas, la brume au loin déjà pointe le bout de son nez. Je ne sais pas si tu t’es déjà baladé dans le brouillard de Venise, mais il donne à la ville une atmosphère fantastique. A cheval entre le polar et le film d’horreur des années 30. Je ne sais pas si tu vois de quoi je veux parler. Ce n’est plus vraiment la réalité, tu es ailleurs dans un petit monde à part. Et quand vient la nuit, tu as vite fait de croire qu’une ombre se transforme en monstre, que les pas qui résonnent au loin sont ceux d’un tueur qui t’as pris en filature. Voilà c’est ça Venise, une ville où les idées et les rêves s’entrechoquent et peuvent t’emmener très loin, surtout après quelques verres de grappa.
Expérience locale et tour en vaporetto
Tu t’en doutes certainement, la première chose que j’ai faite en arrivant à Venise c’est d’aller manger une bonne pizza. Et bien oui, parce que pour moi Venise c’est l’Italie ! Et l’Italie, ce sont les pizzas, la bolognaise et la dolce vita. Et ensuite évidemment, j’ai voulu faire un tour en gondole en sifflotant l’air de Sheila et Ringo. Et là je suis en joie, en transe même à vrai dire ! En fait je me suis contenté de regarder les gondoles aller et venir dans la brume, en me disant que par un froid pareil, il fallait être inconscient pour se lancer dans une telle balade.
Après ma “grosse” déception en découvrant la place San Marco, j’ai embarqué dans un vaporetto, bien décidé à quitter cette île de malheur pour voguer vers d’autres horizons. Les vaporettos, rien de plus que des bus flottant finalement. Et moi comme un imbécile qui m’imaginais déjà dans un bateau à roue à aube, style ceux du Mississippi tu vois ? Enfin bref, c’était parti destination Burano, magnifique petit village aux maisonnettes colorées, où la dentelle est belle et l’atmosphère sereine.
En tout cas, si tu aimes la pizza, Sheila, le brouillard et les costumes de Carnaval, viens vite faire un tour à Venise ! Je te donne rendez-vous très bientôt pour te raconter en détail (et d’une façon on ne peut plus sérieuse) les affres de mon séjour dans la Sérénissime. En attendant, passe un bon dimanche et on se retrouve très vite pour de nouvelles aventures voyageuses !
3 Comments
Lucie
19 février 2017 @ 3:32
Tes photos sont dingues ! Je suis trop jalouse de ton altane, la chance !! J’attends la suite du récit 🙂
Petits Voyageurs
25 février 2017 @ 5:22
Merci Lucie ! En même temps Venise est particulièrement photogénique… Oui cet altane était trop chouette même si vues les températures, je n’en ai pas profité autant que souhaité !
Charlotte
19 février 2017 @ 8:14
C’est marrant, nous on a eu le même sentiment de “déjà vu” à Monument Valley. Au final, certains de ces lieux trop connus peuvent nous décevoir sur place, mais on retrouve un certain plaisir, presque nouveau, à regarder nos photos. Les tiennes en tout cas sont très belles. Et je trouve que tes photos de la place San Marco de nuit reflétant les ors de la basilique sont bien plus intéressantes que les nôtres, bondées de monde ! ET c’est tellement plus original de voir Venise dans la brume façon polar !