Les guides de voyage ne tarissent pas d’éloges sur Langkawi, archipel magique, île féerique, ancien repaire de pirates et je ne sais quoi encore. Pourtant une fois sur place, les choses sont légèrement différentes.
Langkawi, l’île aux aigles
En arrivant en vue du port de Kuah, nous sommes impressionnés par la taille de cet archipel et notamment de l’île principale. Le débarquement se fait un peu dans la confusion; les sacs sont jetés à même le sol, les passagers se bousculent pour récupérer leurs bagages et partir au plus vite.
Nous décidons de louer une voiture pour faire le tour de l’île en espérant y dégoter un petit coin tranquille. L’expérience de la conduite à gauche est à la fois amusante et stressante, pour le conducteur comme pour les passagers. Au moindre carrefour c’est la panique à bord d’autant que les malais sont loin d’être des conducteurs disciplinés.
Nous traversons la ville pour remonter vers le nord par la côte ouest en empruntant la route côtière qui longe un terrain de la marine malaise. Sur la rive, un port, des entrepôts, des bateaux, mais où est donc la plage ?
Après trente minutes de route, nous voici à l’embranchement de Pantai Tengah et Cenang, on s’arrête pour aller jeter un coup d’oeil. Cette plage populaire est le théâtre des jets skis, châteaux gonflables et autres jeux en tout genre. Nous reprenons la route au milieu de cette agitation, en remontant le long de Cenang. Nous traversons une succession de magasins, hôtels, restaurants, un peu dans une ambiance de grande station balnéaire méditerranéenne. Il ne manquerait qu’un casino pour agrémenter le décor.
Plus au nord, après Padang Matsirat, nous bifurquons vers Pantai Kok. Le coin semble plus paisible. Malheureusement à Langkawi, tranquillité rime avec luxe. Nous sommes obligés de nous rabattre sur ce qu’ils appellent ici le village oriental où nous passerons la nuit. On peut y approcher l’éléphant d’Asie, faire une ballade en pédalo ou encore nourrir les nombreuses carpes d’un étang artificiel, le tout dans un décor digne des plus grands parcs d’attractions. Le principal intérêt du lieu reste sa multitude de restaurants où nous avons pu déguster toutes sortes de nasi goreng. Il fait parti des plats les plus populaires en Malaisie mais aussi en Indonésie. Ce riz frit s’accommode avec épices, poulet, poisson, fruits de mer… Personnellement, j’ai une préférence pour celui au paprika, un peu moins relevé que les autres.
Coucher de soleil sur la lagune
En remontant vers l’ouest nous repérons près de la route un boui-boui, petite terrasse au bord de la lagune, surtout fréquenté par les pêcheurs du coin.
Quel spectacle de boire un verre ici en regardant le coucher de soleil. En un instant, le ciel se pare de voiles violets et rosés et l’eau de la lagune, sous les rayons du soleil, revêt sa robe d’argent. S’en suit le ballet incessant des oiseaux au dessus de l’eau. Un homme assis à la table d’à côté nous explique qu’ils viennent en nombre au coucher du soleil, à l’heure du repas. Nous sommes fascinés par ces aigles qui planent au dessus du lagon, cherchant le poisson. Pauvres fretins que nous regardons remonter l’embouchure de la rivière pour se jeter dans la gueule du loup. On est bien loin de l’effervescence de la plage de Cenang qui n’est pourtant qu’à dix minutes de là. A dix neuf heures trente, les minarets s’éveillent et le temps semble soudain suspendu, comme accroché à ce soleil rouge qui glisse lentement derrière l’horizon.
Plages du nord et hôtels de luxe
Au matin, nous partons arpenter la côte nord de l’île à la recherche d’une plage sympathique pour y écrire nos cartes postales. Il n’est jamais trop tard, à quelques jours du départ, nous serons sûrement en France avant elles. Si la campagne est tout à fait charmante dans ce coin de l’île, on ne peut malheureusement pas en dire autant de ses plages. A Tanjung Rhu, même si le paysage reste assez impressionnant nous nous attendions à autre chose. Encore une fois notre « planète solitaire » fait des siennes, après ce n’est peut être qu’une histoire de goûts et de couleurs. Nous trouvons un petit café sur la rive de la rivière Kalawar, bordée d’une petite mangrove dont les mérites sont vantés aux quatre coins de l’île. Partout on nous propose des croisières pour la découvrir, encore faut-il en avoir les moyens. Pour nous se sera juste un coca, le temps d’écrire nos cartes postales dans une odeur infecte de vase et d’urine.
Nous repartons vers Pasir Hitam, la plage de sable noir, qui se résume finalement à quelques traînées de noir dans le sable, à quelques mètres de la route. En arrière plan on aperçoit une usine à ciment appartenant à un grand groupe français. Tant pis, nous prenons le chemin de Teluk Datai. En quittant la route 113 vers les cascades Temurun, nous grimpons dans la jungle. Après plusieurs lacets nous finissons par rester bloqués devant le portail d’une propriété privée. Nous ne pourrons même pas voir la mer, deux hôtels de luxe en gardent farouchement l’accès, semble-t-il réservé à leur clientèle fortunée. Pour une première matinée à Langkawi, c’est loin d’être une réussite.
Décidément, cette île semble être le théâtre de toutes les dérives du tourisme. On ne peut apparemment pas s’y déplacer comme bon nous semble, par contre, on nous propose un grand choix d’attractions que nous sommes grandement encouragés à consommer. C’est une certaine idée du tourisme que nous ne partageons malheureusement pas mais qui nous est en quelque sorte imposée.
Les deux géants
Pour gravir le sommet du mont Mat Cingang il est possible de se lancer dans une randonnée de plusieurs heures ou tout simplement d’emprunter l’impressionnant téléphérique qui permet de rejoindre son point culminant en vingt minutes. Nous optons plutôt pour la deuxième option. Selon la légende, la création de l’île de Langkawi serait le résultat d’une lutte acharnée entre deux géants qui pour se repentir, acceptèrent d’être changés en collines : Gunung Mat Cincang et Gunung Raja.
Nous voilà à bord du Cable Car, on surplombe la jungle et les côtes de l’île se dévoilent peu à peu. Sous nos pieds, les arbres ont l’air vraiment gigantesques, c’est largement moins impressionnant que la vue d’en bas mais c’est superbe. Dommage que le temps ne soit pas clair, nous ne verrons pas tout l’archipel.
Au sommet, la traversée d’une petite passerelle suspendue, surplombant la falaise qui tombe à pic dans les eaux de la mer d’Andaman, est une sacrée expérience. Si vous souffrez de vertige, la traversée est fortement déconseillée.
Mon avis sur Langkawi
Il est sûr que l’île de Langkawi offre de nombreuses possibilités d’excursions et d’activités en tout genre. Encore faut-il en avoir les moyens. Les plages de Langkawi sont belles mais se sont loin d’être les plus belles du pays. J’ai été déçu presque à chaque fois par le décalage entre les descriptions de mon guide de voyage et ce que j’ai vu sur place.
Si vous aimez les ambiances de stations balnéaires et l’effervescence des sites très touristiques vous êtes au bon endroit. En prenant le temps de chercher, je suis sûr qu’il existe à Langkawi des endroits intéressants mais je ne les ai pas trouvé.
N’hésitez pas à louer une voiture, c’est indispensable. En faisant le tour de l’île vous découvrirez des petits villages, des rizières et les fameux Kampung, petites maisons en bois traditionnelles.
A refaire, je ne m’arrêterais pas à Langkawi et consacrerais plus de temps à l’île de Penang ou à la petite Pangkor.
4 Comments
Aude CHEBLI-PARADIS
25 février 2018 @ 2:30
Assez d’accord avec la description que tu fais de Langkawi. Je suis assez déçue par l’accueil, le nombre d’excursions qu’on veut te vendre. Bref, nous, on se rabat sur la plage et la rando.
Merci pour le descriptif
Karima Smahin Ghrib Abina
9 juin 2018 @ 6:22
Je vois que vous n’avez pas eu la même expérience que nous nous avons trouvé l’île somptueuse ainsi que les activités . Les gens étaient accueillants la nourriture délicieuse les différents logement très propre. Nous avons eu très beau temps..
Nous y retournons d’ailleurs cet été…
Damien
19 août 2019 @ 7:49
Nous n’avons sûrement pas vue là mêmes Malaisie.
Aller en Thaïlande et nous reparlerons le l’accueil, de la conduite, de la propreté et du pris des attractions.
4 fois en Malaisie et j’ai hâte d’y retourné.
Paul Engel
28 août 2019 @ 3:09
Bonjour Damien, comment allez vous ? En fait j’ai adoré la Malaisie à dire vrai. Langkawi est le seul endroit du pays que je n’ai pas apprécié pour les raisons évoquées dans cet article. Mais cet avis n’est pas valable pour le reste de mon voyage. J’espère également pouvoir y retourner. A bientôt !